chauffeur ....

CHRONIQUE LITTERAIRE Confidences du chauffeur du Ministre :


CHRONIQUE LITTERAIRE

Confidences du chauffeur du Ministre :

« Périple  périlleux  dans   le  vol   COVID- AirWays »
… Ce  jour-là   je   suis   revenu   de l’aéroport exténué, à force d’attendre à l’accueil la nièce de mon patron, Son Excellence le Ministre d’Etat en charge des Questions Statistiques et Tactiques. Cette nièce « sang-pour-sang » est partie il y a un mois à SchengenLand  poursuivre  des études  improbables, suivant  ses explications. Ainsi qu’elle m’a dit  en toute confidence, elle en avait « ras-le-bol  des incertitudes de la rentrée académique, des grèves, des minervals, des LMD ; marre des humeurs des profs, marre des guéguerres entre étudiants… ».

J’ai eu beau consoler  la nièce, la caresser dans le sens du poil  (c’est une façon de parler seulement…), en lui rappelant que les grèves, les gilets jaunes, les convois-Liberté  anti-Covid, les   masques sanitaires, les couvre-feu, tout cela était devenu une autre forme collatérale de pandémie métastasée et mondialisée ; rien à faire, la nièce n’en démordait pas, d’autant plus, affirmait-elle  avec assurance, qu’ elle était  tombée pour ainsi dire providentiellement  sur une annonce-promotion, dans les réseaux sociaux, d’une université nord-schéngenoise, soi-disant ouverte  en faveur des « exilés-Covidés-du-Sud ».
Je savais   qu’il  existait des exilés politiques, des exilés économiques, mais des exilés   « covidés », non jamais !

La nièce raconte qu’avant son voyage pour SchengenVille, elle avait dû passer avec succès un test-Covid dans un centre côté de la place : né-ga-tif ! Négatif également le « Go-Pass-Covid-sanitaire »  à l’embarquement  à Kin-Ndjili ! Négatif   enfin au débarquement à l’aéroport  de  SchengenVille.
Pourtant à partir de ce moment-là, la galère a commencé.

Quelques jours après son arrivée à SchengenVille, et   grâce   aux   services  bénévoles d’un cousin couci-couça résidant  là-bas, la nièce a tenu à visiter la fameuse  université décrite naguère dans les réseaux sociaux kinois. Pas de trace de la fameuse université soi-disant réservée aux « Covidés du Tiers-Monde » !  A la même adresse, à la même place, une agence de pompes funèbres…

 Autre mauvaise nouvelle : l’appartement du cousin couci-couça ne  lui   appartenait  pas. Il  y avait là une ribambelle de sous-logés agglutinés comme dans un camp de réfugiés.   Commentaires   éplorés   au cours  du récit de la nièce : «  Ah, j’ai dû me résoudre à faire salomon » (« Faire salomon », en langage kinois, c’est être forcé, comme sans-domicile-fixe, à dormir et à tromper l’insomnie à même le  salon encombré).

… La nièce m’a ensuite confié   qu’excédée, taraudée par les rigueurs de l’hiver et à bout de souffle, elle  a envoyé un SOS à son oncle de ministre. Elle me dit aussi   que la décision du ministre est tombée comme un couperet : demi-tour au pays !  Donc,  Kin- SchengenVille- Kin !
… Donc  demi-tour. Donc test-Covid de nouveau   à l’embarquement    à l’aéroport de SchengenVille. Hélas ! Test… positif ! Et donc quarantaine d’une dizaine de jours. « Mais, se demandait la nièce, quarantaine où, comment, avec   qui,  avec quoi, dans ce pays étrange et étranger ? ».  

Entretemps,    branle-bas   de combat : l’appartement –refuge  du cousin-couci-couça et consorts   de   SchengenVille est pris d’assaut par   la Police de Prévention sanitaire. Mission : test de contrôle généralisé de tous les résidents proches de la nièce pendant son séjour   afin   de  prévenir toute contamination. Résultat : sauve-qui-peut étant donné que la plupart  de ces  SDF( Sans-Domicile-Fixe)  étaient  en  fait  des  SPF (Sans- Papier –Fixe).

Heureusement pour la  nièce un transfert de fonds par les soins du ministre l’a tirée de justesse  de la catastrophe, en lui permettant de louer une chambre d’hôtel   de   fortune. Heureusement également,  son visa de séjour a été prorogé   exceptionnellement. Heureusement enfin que le second test-Covid au réembarquement à   SchengenVille   a été … négatif.

… Me voici donc à l’accueil, à l’arrivée de l’aéroport de Kin-Ndjili  en train de battre le pavé. On n’en   était  pas à la dernière surprise. A sa descente d’avion, encore  un  énième  test-Covid sur la nièce. Test… positif !    Mais   l’évocation du nom  de  l’oncle   ministre d’Etat a sauvé la nièce des griffes de la Police locale de Prévention sanitaire…
… A présent,  sortie de l’aéroport.  Avec  les  formalités  et   les   retards accumulés, c’était sans compter avec le couvre-feu.  

Stop contrôle aux barrières : questions de la police routière : « Billet d’avion ? » ; « Permis de conduire ? » ;  « Masque sanitaire anti-Covid ? » ; Tout dernier test-Covid ? »…

(YOKA  Lye)
18-02-2022

Laissez-nous un message

Actualités

Besoin de rejoindre l'équipe de LaPlumeInfos.net ? Trouvez plus d'infos sur nous à cet endroit !

Nous Connaitre