Culture : victime de la torture à l'ANR, l'humouriste Junior Nkole libéré
L'humouriste Congolais Junior Nkole vient de recouvrir sa liberté, dans la soirée de ce jeudi 9 mars 2023, après être torturé et détenu pendant 28 jours dans le cachot de l'Agence Nationale de Renseignement (ANR).
Durant sa détention, Junior Nkole a été victime de torture physique. C'est ce que témoignait dernièrement à la presse son grand frère biologique.
''Ils m'ont laissé voir mon frère pour quelques minutes. Il avait un œil gonflé, n'arrivait pas à parlé et à marcher. Il avait perdu du poid et sa santé n'était pas la même qu'avant'', lâchait-il.
C'est pour avoir joué un sketch qui dénonce le tribalisme, que l'humouriste a été détenu.
Dans ce sketch, il jouait dans la peau d'un chef d'entreprise Luba, qui n'employait que les gens de sa propre tribu au détriment des autres. Ceci sans tenir compte des compétences, ni recourir à la méritocratie.
Son arrestation avait suscité la mobilisation de plusieurs de ses collègues, personnalités politiques, et autres qui ont fustigé cet acte qui piétine la liberté d'expression selon l'article 23 de la constitution.
Parmi les humoristes qui ont dû faire entendre leurs voix pendant sa détention, on peut citer : Dauphin Bulamatadi et Ronsia Kukielukila.
Ce dernier, lors de sa dernière sortie médiatique en appelait à l'implication des musiciens dans cette affaire de l'humoriste Nkole.
Ronsia stigmatisait le silence des musiciens, qui, selon lui ne s'intéressent pas aux problèmes des humoristes alors que ces derniers ont toujours sympathisé à leur cause entant que des homologues artistes.
L'humouriste Kukielukila expliquait également qu'aucun artiste ne pouvait être arrêté à cause d'un sketch. En effet, si un sketch pose problème, il appartient au comité de censure de supprimer les séquences problématiques comme c'est le cas avec les chansons, faisait-il savoir.
Cette détention mêlée des supplices corporels apparaît, cependant, un motif de questionnement sur la pratique des valeurs démocratiques en RDC. De quoi se poser la question : où est passé l'Etat de droit ?
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