Retro 2023 : voici les faits culturels marquants pour la RDC L'année 2023 qui s'est achevée, était riche en événements culturels pour la RDC : le retour des concerts musicaux en Europe après plus d'une décennie, les IXes Jeux de la francophonie à Kinshasa pour ne citer que ces événements, sont ici des signes qui prouvent que la RDC a bel et bien écrit en lettres d'or une page de son "épopée" culturelle, au cours de cette année. LE GRAND RETOUR DE LA MUSIQUE CONGOLAISE EN EUROPE Le come-back des productions scéniques des musiciens de la RDC sur les terres européennes grâce aux concerts de Fally, ont mis fin à une page sombre de la culture du pays. Fally Ipupa avec un "Triple Arena", s'est érigé en défenseur de la culture devant des "Combattants" menés par le fameux Boketshu Wayambo. Celui-ci et sa bande ont longtemps empêché le déroulement des concerts de leurs compatriotes Congolais en Europe, sous prétexte "d'une lutte pour la libération du pays des mains des corrompus et des oppresseurs du peuple". A cet effet, les Concerts de Fally à Paris La Défense Arena, à ING Arena à Bruxelles, à Ovo Arena dans la ville Londonienne n'ont pas seulement marqué la fin du règne des "Combattants", mais ils ont également ouvert une nouvelle perspective aux musiciens Congolais. Ces productions ont montré à la face du monde qu'on peut pratiquer la musique depuis Kinshasa et être capable d'affronter les plus grandes salles de spectacles au monde, en l'occurence Paris La Défense Arena, la plus grande d'europe avec 40.000 places. LA RUMBA HONORÉE CHEZ LEZ ANGLO-SAXONS Du reste, 2023 a vu la rumba Congolaise être triplement honorée en terres anglo-saxonnes, lors des cérémonies des "Affrimas awards" tenues à Dallas, aux États-unis, en septembre dernier. Fally Ipupa, Fabregas et Mike Kalambayi ont été les ambassadeurs qui ont porté haut l'étendard Congolais au pays de l'oncle Sam. Doublement primé, Fally a été le plus récompensé des trois. "L'aigle" a remporté, ce soir-là, d'abord le prix du meilleur artiste francophone puis le prix du "Lifetime achievment Awards". De son coté, Fabregas a été récompensé meilleur artiste masculin d'Afrique centrale, et Mike Kalambayi meilleur artiste gospel. FALLY ET FERRE DANS UN MÊME PROJET 2023, c'est aussi l'année du "Rumba forever". Un projet aux allures "alls stars" qui a réussi à mettre dans la même chanson Ferré Gola et Fally, les deux musiciens les plus populaires actuellement au pays. Une première depuis 2005, année où les deux vedettes avaient chanté dans le single "Longitima" pour le compte de l'orchestre Quartier Latin de leur ancien patron Koffi Olomide. "Rumba Forever", une chanson dont les paroles promeuvent la Rumba Congolaise, celle-ci patrimoine immatérielle de l'UNESCO, a été un cadre de solidarité entre des figures emblématiques de la musique du pays de Luambo. Chacun de ces musiciens, au moyen de sa voix, a marqué de son empreinte cette collaboration. On cite parmi eux, Koffi Olomide, Werrason, JB Mpiana, Karmapa, Héritier Watanabe, Barbara Kanam, Rebo Tchulo... Par ailleurs, à la suite de certaines absences remarquées, le projet n'a pas été à l'abri des critiques. Par exemple, certains mélomanes n'ont pas digéré l'absence du "Maestro" Fabregas, qui a reussi à faire l'unanimité dans la scène musicale au cours de ces dix dernières années. "TIA", LA CHANSON DE L'ANNÉE Un autre fait qui a marqué l'an 2023, c'est la chanson "Tia" de RJ Kaniera. Ce son a permis de mettre en exergue son auteur moins connu du grand public. Faite des sonorités dansantes du style Amapiano, ce tube a fait l'unanimité de la quasi totalité des analystes musicaux qui l'ont élue chanson de l'année en RDC. Avec 15 millions de vues pour le clip en seulement trois mois d'exploitation, "Tia" a permis au "Dragon" RJ Kaniera de décrocher la plaque "silver" de YouTube pour avoir dépassé les 100.000 abonnés, en plus de lui ouvrir des opportunités de productions à travers l'Afrique et le monde. Dans ce morceau à succès international, l'artiste décrit avec justesse les conditions de vie précaires des fonctionnaires de l’État congolais, confrontés à des problèmes récurrents de salaires impayés. PAPA WEMBA IMMORTALISÉ Si "Tia" a fait danser le pays, ce dernier n'a pas manqué cependant à honoré ses morts. C'est ainsi qu'en novembre dernier, le président de la République Félix Tshisekedi a dévoilé au quartier Matonge, à Kinshasa, le monument de l'icône de la rumba Papa Wemba décédé en avril 2016. Un double honneur au cours d'une même année pour le "chef coutumier" du village Molokaï, car sept mois avant, soit en avril dernier, les clefs de la résidence du feu Papa Wemba avaient été remis par le gouvernement au directeur général de l'Institut des Musées nationaux du Congo. Cette résidence a été transformée en musée de la Rumba par le ministère de la culture et Arts dans le but d'y collectionner des objets de Papa Wemba ou de tout autres musiciens, signalait la ministre de la tutelle Catherine Kathungu Furaha. LE CINÉMA CONGOLAIS SUR LE TOIT DE L'AFRIQUE CENTRALE Outre la musique, le cinéma congolais a aussi fait ses preuves, l'année dernière grâce à Sila Bisalu. Celle-ci a été primée meilleur actrice au "Zikomo awards" en Zambie. Par la même occasion, sa série télévisée "C'est trop tard" a été sacrée meilleure série de l'Afrique centrale. De quoi bomber le torse pour ce cinéma Congolais en quête d'un certain modernisme depuis plusieurs années maintenant. LES IX ÈMES JEUX DE LA FRANCOPHONIE Entre temps, il est impérieux de souligner que les IXèmes jeux de la francophonie organisés à Kinshasa du 28 juillet au 06 août derniers demeurent l'événement culturel et sportif le plus important de l'année 2023 pour la RDC. Ces jeux ont permis au pays d'acquérir un certains nombres considérables d'infrastructures sportives construites pour l'occasion. Les jeux de la francophonie ont aussi permis au pays de Lumumba de vendre positivement son image dans le concert de nations en organisant un événement d'une telle envergure, quasiment une première dans l'histoire du pays. En tant que pays hôte, la RDC a glané 34 médailles (bronze, argent et or mêlées) et a terminé 9ème au classement général des pays ayant obtenu les plus des médailles. Les jeux de Kinshasa dont les cérémonies d'ouverture et de clôture ont connu respectivement les prestations de Fally Ipupa et Ferré Gola, ont aussi servi de cadre de promotion de la musique congolaise grâce à "ses Nuits de la Francophonie". Celles-ci ont vu prester, dans l'esplanade du Palais du peuple, consécutivement sur trois jours des grands musiciens du pays notamment Héritier Watanabe, Fabregas, JB Mpiana, Moïse Mbiye et tant d'autres. LA LITTÉRATURE CONGOLAISE, LA MEILLEURE DE L'ESPACE FRANCOPHONE En dehors de la musique, la littérature congolaise a également été honorée en terminant première lors du concours de nouvelles francophones. L'ouvrage "La nuit et l' soldat" de l'écrivain Congolais Jocelyn Ndanga Motty a été médaillé d'or dans cette discipline qui a vu concourir 200 États. LES ÉVÉNEMENTS TRISTES Finalement, l'année 2023 n'a pas seulement été rose pour la culture en RDC. Quelques moments difficiles ont été également de la partie en plus de quelques revers de la médaille. Pour cette dernière, les révélations de détournement de plus de 200 millions de dollars alloués à l'organisation des jeux de la francophonie en sont une illustration parfaite. Cette situation a paru une pilule amère dans l'affaire "IXèmes jeux de la francophonie", qui jusqu'alors n'inspirait que des bons souvenirs dans les esprits des Congolais. Où serait passé cette somme colossale ? Cette question a été la cause "d'un jeu de Ping-pong" entre le président du comité organisateur des Jeux de la francophonie et le ministre des finances Nicolas Kazadi. Ce dernier tenait pour responsable de ce détournement Isidore Kwandja, alors que celui-ci à son tour le pointait du doigt également. L'arrestation et la libération dans la foulée de l'humouriste Junior Nkole l'année dernière s'avère aussi une note négative pour la culture Congolaise. Alors qu'il dénonçait le tribalisme dans un sketch mal compris, l'humoriste avait passé plusieurs jours dans les locaux de l'Agence Nationale de Renseignement. Après plusieurs dénonciations sur la toile et des appels à la solidarité, Junior Nkole avait finalement été relâché. Cependant, son frère biologique relayé par quelques médias révélait que son que l'humoriste avait subi un mauvais traitement lors de sa détention allant jusqu'aux tortures physiques. Une réalité triste pour un pays qui prône la liberté d'expression et qui se veut protecteur de ses artistes, dont le métier consiste à véhiculer des messages au moyen de leurs sketchs. A ceci s'ajoute le décès en février de Koko Dioko, l'un des comédiens majeurs du mythique groupe Salongo. C'est à Kinshasa que le "garçon de Tshikapa" rendait l'âme de suite d'une courte maladie...
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