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Crise Kinshasa - Kigali : La RDC ferme son espace aérien aux avions rwandais Le gouvernement congolais a interdit le survol de son espace aérien par tous les aéronefs immatriculés au Rwanda ou opérés par des exploitants basés dans ce pays. Cette décision, annoncée le 11 février 2025, est une réponse directe à l’escalade des tensions entre les deux nations, exacerbées par les actions du groupe rebelle M23, soutenu par le Rwanda selon Kinshasa et plusieurs rapports internationaux. Dans une note interne adressée au Directeur Général de la Régie des Voies Aériennes, le Ministre des Transports, Voies de Communication et Désengorgement, Jean-Pierre Bemba Gombo, a ordonné la diffusion immédiate d’un NOTAM (Notice to Airmen) pour annoncer cette interdiction. Il est précisé que cette mesure concerne tous les aéronefs civils et d’État immatriculés au Rwanda, ainsi que ceux immatriculés ailleurs mais dont l’exploitant est basé au Rwanda. Le centre de contrôle de Kinshasa est toutefois autorisé à coordonner le trafic aérien avec le centre de contrôle de Kigali pour les aéronefs non concernés par cette interdiction. Kinshasa accusait, en outre, Kigali de brouiller le signal GOS au Nord -Kivu. La Monusco avait aussi condamné cette intrusion rwandaise. Cette initiative intervient dans un contexte de tensions accrues entre la RDC et le Rwanda. Les récentes offensives du M23 dans l’est de la RDC ont entraîné des violences meurtrières, notamment la prise de la ville de Goma fin janvier 2025, suivie d’un cessez-le-feu unilatéral déclaré par les rebelles. Cependant, des affrontements ont repris, et le M23 menace désormais d’avancer vers Bukavu, la capitale provinciale du Sud-Kivu. La communauté internationale exprime de vives inquiétudes face à cette situation. Le 8 février, la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) a condamné l’activisme du M23 et exigé l’arrêt immédiat de ses offensives, ainsi que le retrait des territoires occupés au Nord-Kivu. Parallèlement, des efforts diplomatiques sont en cours pour trouver une solution pacifique à la crise. Le 5 février, le président du Conseil européen, António Costa, a indiqué avoir échangé avec les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame dans le but de désamorcer les tensions.