EAC : La RDC devient un nouveau marché potentiel de la région
La RDC a intégré officiellement hier mardi la Communauté des Etats d'Afrique de l'Est (EAC). Le président congolais, Félix Tshisekedi, a pris part en virtuel au 19e sommet extraordinaire des Chefs d'État de cette organisation régionale dotée d'un marché unique permettant la libre circulation des biens et des personnes.
La RDC constitue un marché potentiel pour l’EAC avec ses 90 millions d’habitants. Désormais, cette organisation régionale couvrira près de 300 millions d’habitants. Avant l’adhésion de la RDC, la région de l'Afrique de l'Est couvrait une superficie de 1,8 million de km2 avec une population de 132 millions.
« En rejoignant la RDC, la Communauté a ouvert le corridor de l’océan Indien à l’océan Atlantique, ainsi que du nord au sud, élargissant ainsi le potentiel économique de la région », indiquait Peter Mathuki, Secrétaire Général de l’EAC, à l’issue de la rencontre d’Arusha.
LES AVANTAGES
Parmi les avantages pour la RDC figurent : l’intégration de l’Est du pays à l’espace commun de télécommunications qui permettra la réduction des coûts avec les pays voisins ; plusieurs facilités administratives et la réduction des charges pour les activités commerciales et économiques des citoyens congolais ainsi qu’une facilitation de leur mobilité dans les pays de l’Est. Plusieurs pays de l’EAC figurent parmi les principaux partenaires commerciaux africains de la RDC. La RDC devrait également bénéficier de la réduction des tarifs douaniers pour les marchandises réceptionnées dans les ports de Mombassa (Kenya) et de Dar es-Salaam (Tanzanie).
Kinshasa pourrait également tirer profit de l’application du Pacte de sécurité collective de l’EAC, avec notamment le concours des pays comme le Kenya et la Tanzanie, contre l’activisme des groupes armés locaux et étrangers soutenus par des acteurs régionaux, y compris certains membres de cette communauté économique régionale.
TSHISEKEDI S’EST REJOUI
Dans son discours d'acceptation, Félix Tshisekedi s'est réjoui d'intégrer son pays dans « l'un des blocs commerciaux et économiques les mieux intégrés du continent ».
« En effet, j'ai toujours reconnu que la EAC est la meilleure en matière de libre circulation des personnes et des biens, d'intégration des infrastructures, d'intégration économique et commerciale comparativement aux autres blocs économiques sous- régionaux en Afrique », a dit le chef de l'État.
Pour Uhuru Kenyatta, président de l’EAC, « l'entrée de la RDC marque un moment capital dans l'histoire de l'intégration de la région ». De son côté, Peter Mathuki trouve par l’intégration de la RDC à l’EAC la facilité d’accès à la plus grande Zone de libre-échange continentale (ZLEC, qui regroupe plusieurs sous-régions du continent).
« Le Rwanda, quant à lui, soutient l'admission de la RDC à l’EAC et se tient prêt à jouer son rôle pour soutenir son intégration dans l’organisation sous régionale », a déclaré pour sa part Paul Kagame.
CREATION D’UNE NOUVELLE INSTITUTION
Aussitôt accueilli par les 6 autres membres de l’EAC, Félix Tshisekedi a proposé la création d’une nouvelle institution au sein de l’East African Community (EAC). Cette dernière aura comme mission de se pencher sur l’environnement, les ressources naturelles, les mines et l’énergie. Il a également suggéré que le siège de ce nouvel organe soit à Kinshasa.
La nouvelle institution, si le principe est admis, s’ajoutera à d’autres institution comme l’Agence de surveillance de la sûreté et de la sécurité de l'aviation civile (CASSOA), l’Autorité de la concurrence de l'Afrique de l'Est (EACA), la Banque de développement de l'Afrique de l'Est (EADB), la Commission de recherche en santé de l'Afrique de l'Est (EAHRC), la Commission kiswahili d'Afrique de l'Est (EAKC), la Commission de la science et de la technologie de l'Afrique de l'Est (EASTECO), le Conseil interuniversitaire pour l'Afrique de l'Est (IUCEA), la Commission du bassin du lac Victoria (LVBC); et l'Organisation des pêches du lac Victoria (LVFO).
Fondée en 2000, l'EAC compte désormais 7 pays membres : Burundi, Kenya, Rwanda, Tanzanie, Soudan du Sud, Ouganda et RDC. Elle a établi un marché commun en 2010 et a son siège à Arusha, en Tanzanie. Le dernier pays à avoir été admis dans l'EAC avant la RDC était le Soudan du Sud en mars 2016. La RDC devient aussi le deuxième pays francophone membre de cette organisation.
DU CONFLIT ENTRE LA RDC ET LE RWANDA
Ce sommet extraordinaire se tient dans un contexte particulier : Kinshasa accuse Kigali de soutenir la rébellion du M23. Ce que démentent les autorités rwandaises. La question n’est inscrite à l’ordre du jour, mais on sera curieux de suivre l’allocution de Félix Tshisekedi sachant que l’ambassadeur rwandais a officiellement été convoqué au sujet de ces accusations.
Dieumerci Kalewu
Laissez-nous un message