Forum économique mondial : Quid du projet Couloir Vert Kivu-Kinshasa défendu par Tshisekedi Lors du Forum économique mondial (WEF) à Davos, en Suisse, mercredi dernier, le président Félix Tshisekedi a dévoilé un ambitieux projet de conservation : le Couloir Vert Kivu-Kinshasa, également connu sous le nom de « Réserve du fleuve Congo ». Cette initiative vise à préserver l’avenir du Bassin du Congo, considéré comme le plus grand puits de carbone des forêts tropicales mondiales. S’étendant sur une superficie de 550 000 km², le Couloir Vert comprend 285 000 km² de forêts primaires et 60 000 km² de tourbières intactes. Ce projet vise à contrer la déforestation massive qui menace cette région stratégique pour le climat mondial. « La déforestation du Bassin du Congo met en danger l’humanité tout entière. Sa préservation garantira que les objectifs de l’Accord de Paris restent atteignables, tout en jetant les bases d’un nouvel avenir pour le peuple congolais, marqué par l’unité, la stabilité et la prospérité », a déclaré Félix Tshisekedi dans son discours. Un levier pour la croissance et la stabilité Au-delà de sa vocation écologique, le Couloir Vert jouera un rôle crucial dans le développement économique et social du pays. En particulier, il facilitera le transfert annuel d’un million de tonnes de produits alimentaires des provinces des Kivu vers Kinshasa, contribuant ainsi à réduire l’insécurité alimentaire. Le projet inclut également la création d’un fonds dédié au développement d’entreprises axées sur les énergies renouvelables, l’agriculture durable et la logistique dans la région du Bassin du Congo. Pour cela, un investissement estimé à un milliard de dollars américains sera nécessaire au cours des trois à quatre prochaines années. L’annonce a été faite dans le cadre du panel intitulé « Le dernier poumon de la Terre », en présence de plusieurs personnalités influentes. Klaus Schwab, fondateur du Forum économique mondial, a salué « l’engagement du président Tshisekedi à relier paix, développement durable et conservation de la nature ». De son côté, John Kerry, envoyé spécial américain pour le climat, a applaudi cette initiative, la qualifiant d’« essentielle pour protéger le Bassin du Congo et impliquer les populations locales dans la lutte contre les impacts de la crise climatique ». Le Bassin du Congo, qui s’étend sur six pays (Cameroun, République Centrafricaine, RDC, Congo, Guinée équatoriale et Gabon), abrite environ 60 % des forêts intactes restantes en RDC. Il est un refuge pour une biodiversité exceptionnelle : plus de 10 000 espèces uniques y vivent, dont un tiers ne se trouve nulle part ailleurs. En outre, il assure la subsistance de 60 millions de personnes, qui dépendent des ressources forestières pour leur alimentation, leur énergie et leur emploi. Le Couloir Vert Kivu-Kinshasa représente bien plus qu’une initiative nationale. Il s’inscrit comme un exemple mondial de la manière dont la préservation de la nature peut être liée à la paix, à l’unité nationale et à la prospérité économique. En protégeant cette région, la RDC confirme son rôle central dans la lutte mondiale contre la crise climatique.
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