Rapport de l'IGF sur le Contrat chinois : Tshisekedi parle d'une situation déplorable
Félix Tshisekedi est pour la revisitation du Contrat chinois, a-t-il fait savoir au cours du Conseil des ministres de vendredi, 17 mars, tenu par visioconférence.
Le Chef de l'État est pour le rééquilibrage des avantages visant à garantir les intérêts de la RDC.
Félix Tshisekedi a "souligné le caractère inquiétant de cette situation déplorable (...) pour le développement du secteur minier" congolais, tout comme "la lenteur" dans la construction des infrastructures en RDC, a dit Catherine Kathungu.
Le Chef de l’Etat a demandé à "son cabinet de réunir toutes les parties prenantes afin de préparer les éléments qui seront versés dans les discussions avec les partenaires chinois", a indiqué la ministre.
En 2021, le Président Tshisekedi avait déjà fait part de son intention de renégocier ces contrats "sino-congolais". Une révision promise au nom des Congolais qui, déplorait-il, "croupissent toujours dans la misère".
L'Inspection générale des finances (IGF) a transmis à Tshisekedi les conclusions du rapport sur le Contrat chinois.
Ce contrat est celui ayant conduit à la création de la Sino-Congolaise des mines, (Sicomines), chiffré à plus de 6 milliards de dollars américains. Il porte sur l'échange de minerais contre des infrastructures.
D’après le rapport de l’IGF, les minerais extraits du sous-sol peuvent être estimés à 10 milliards alors que les infrastructures construites par la Chine ne dépassent pas les 800 millions de dollars.
« Les entreprises chinoises ont déjà encaissé un gain évalué à près de 10 milliards de dollars américains, tandis que la République démocratique du Congo n’a bénéficié que de 822 millions de dollars en termes d’infrastructures », a souligné l’Inspection.
« Le déséquilibre criant qui a été constaté, le bradage, la dilapidation de nos minerais constatés dans ce contrat a été également l’œuvre de fils égarés de notre pays, qui ont accompagné les entreprises chinoises dans cette œuvre macabre contre notre pays », a-t-elle ajouté, demandant un investissement « immédiat » d'un milliard de dollars par la Sicomines, et un engagement à ce que la main-d'œuvre des projets d'infrastructures soit congolaise à 50 %.
L’IGF avait également appelé le Gouvernement congolais à « renégocier le contrat minier afin d'ajuster et d'équilibrer les devoirs et les avantages des deux parties et de les mettre en conformité avec la valeur de leurs contributions respectives ».
L'ex-président Kabila avait négocié en 2008 un contrat sous forme de troc - cobalt et cuivre contre la construction d'infrastructures - avec un consortium chinois pour un montant de 9 milliards de dollars. À ce jour, près de 2,74 milliards ont été décaissés par la partie chinoise.
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