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RDC : la vente du cobalt suspendue pendant 4 mois pour tenter de faire remonter son prix Le Gouvernement a annoncé, mardi 25 février, la suspension de l’exportation du cobalt pour une durée de quatre mois. Cette décision intervient alors que le prix du cobalt a chuté drastiquement sur le marché mondial, passant d’environ 80 000 dollars américains en 2022 à 20 000 dollars en début d’année 2025. Cette baisse représente un manque à gagner considérable pour la RDC, dont le cobalt constitue entre 15 et 20 % des exportations. Éric Kalala, directeur de l’Entreprise Générale du Cobalt (EGC), une filiale de la compagnie publique Gécamines, a expliqué que cette mesure vise à ralentir l’offre sur le marché pour tenter de faire remonter les prix. « Espérons que les cours remontent aussi pour une meilleure rémunération des creuseurs artisanaux », a-t-il déclaré. La RDC est le premier producteur mondial de cobalt, détenant à elle seule environ 70 % des réserves mondiales de ce métal stratégique. Essentiel pour la technologie, le cobalt est un composant clé des batteries lithium-ion utilisées dans une multitude d’appareils, des voitures électriques aux smartphones en passant par les cigarettes électroniques. Une décision qui peut s’avérer risquée La suspension temporaire des exportations pourrait-elle réellement influencer les cours mondiaux alors que l’offre de cobalt dépasse largement la demande ? En effet, malgré cette initiative congolaise, le groupe chinois CMOC, premier producteur mondial de cobalt, a annoncé qu’il maintiendra sa production cette année. L’entreprise prévoit de produire entre 100 000 et 120 000 tonnes en 2025, contre 114 165 tonnes en 2024. Cette annonce intervient alors que le prix du cobalt continue de chuter, passant de 29 153 dollars la tonne en janvier 2024 à seulement 24 287 dollars en janvier 2025. Cette baisse prolongée des prix est notamment due à une production excédentaire, qui met en difficulté les entreprises occidentales concurrentes, incapables de rester rentables dans un marché où les prix sont trop bas. Reste à savoir si cette suspension de quatre mois suffira à inverser la tendance ou si elle ne fera qu’amplifier les difficultés économiques pour les exploitants congolais.