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Insalubrité à Kinshasa : La FOGEKA dénonce l'échec de Bumba et offre des solutions La FOGEKA, une organisation non gouvernementale spécialisée dans la gestion environnementale, a sévèrement critiqué ce jeudi 26 décembre l’inaction et le manque de vision stratégique de l’administration de la ville-province de Kinshasa en matière de salubrité. Dans une déclaration incisive, l’ONG a non seulement dénoncé les carences du gouverneur Daniel Bumba, mais aussi tendu la main en proposant des solutions concrètes pour sortir la capitale congolaise de l’impasse environnementale dans laquelle elle se trouve. Pour la FOGEKA, le slogan officiel "Kinshasa e kobonga" (Kinshasa ira mieux) ne reflète en rien la réalité. Bien au contraire, Kinshasa vit une crise de salubrité sans précédent, marquée par des montagnes d’immondices, des odeurs pestilentielles et une insalubrité généralisée. Un problème de méthode et de priorités Selon la FOGEKA, l’origine du problème réside dans l’absence d’une approche scientifique et structurée pour gérer les déchets. "Il s’agit de la gestion d’une ville de 12 millions d’habitants, pas d’une parcelle résidentielle", fustige l’ONG. À ce jour, aucune étude sérieuse n’a été réalisée pour estimer le tonnage quotidien de déchets produits dans la capitale, ni pour définir des délais et des coûts réalistes d’évacuation. Cette absence de données tangibles empêche toute planification efficace, réduisant les initiatives de la ville à des "gouttes d’eau dans l’océan". Résultat : les montagnes d’ordures s’amoncellent chaque jour davantage, ternissant l’image de Kinshasa à l’international et aggravant les conditions de vie des habitants. Des solutions sur la table Loin de se limiter aux critiques, la FOGEKA propose des pistes de solution claires et réalisables. L’ONG, forte de son expertise en gestion environnementale, met en avant quatre projets ambitieux, d’une durée de 26 à 52 mois, susceptibles de redresser la situation tout en créant 10 000 emplois pour les jeunes. Ces projets incluent : 1. Des études sur les sites de recyclage pour optimiser le traitement et la valorisation des déchets. 2. La formation d’une brigade environnementale capable de mener des actions de salubrité sur le terrain. 3. La gestion et le traitement des déchets dangereux, souvent ignorés mais qui constituent une menace sérieuse pour la santé publique. 4. Des campagnes de sensibilisation communautaire pour encourager les citoyens à adopter des pratiques responsables et réduire les comportements inciviques. Un échec annoncé ? Pour la FOGEKA, les actions actuelles du Gouverneur Bumba ne suffisent pas à inverser la tendance. Si rien n’est fait rapidement, Kinshasa risque de devenir "deux fois plus sale qu’à l’époque de Gentiny Ngobila". À l’assemblée provinciale, les élus semblent gérer la situation avec désinvolture, privilégiant des manœuvres politiques au détriment des enjeux environnementaux. Cette inertie institutionnelle se répercute directement sur les Kinois : marcher dans des flaques d’eau stagnante, supporter des odeurs nauséabondes et se heurter à des embouteillages interminables sont devenus le quotidien des habitants. Ces frustrations répétées contribuent à alimenter un cycle d’incivisme qui aggrave encore davantage l’état de la ville. Un appel à la collaboration Dans sa déclaration, la FOGEKA exhorte le Gouverneur Bumba à faire preuve d’humilité en s’entourant d’experts et en collaborant avec les organisations locales. "Il est temps de réajuster le tir", martèle l’ONG, qui se dit prête à travailler main dans la main avec les autorités pour donner un véritable sens au slogan "Kinshasa e kobonga". Alors que la salubrité publique demeure un défi majeur, cette crise offre également une opportunité : celle pour Daniel Bumba de démontrer qu’il peut transformer une ville en difficulté en un modèle de gestion urbaine. Mais cela nécessitera des décisions courageuses, des partenariats stratégiques et une véritable écoute des experts environnementaux. Pour les habitants de Kinshasa, l’urgence est palpable. Au-delà des slogans, ils réclament des actions concrètes pour vivre dans une ville digne de son statut de capitale.