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Tanganyika : près de 10 000 sinistrés après des inondations dévastatrices


Tanganyika : près de 10 000 sinistrés après des inondations dévastatrices La situation humanitaire devient de plus en plus préoccupante dans la province du Tanganyika, au sud-est de la République démocratique du Congo. Dans une dépêche publiée mardi 15 avril 2025, l’Agence des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) tire la sonnette d’alarme : près de 10 000 personnes ont été déplacées à la suite des inondations survenues la veille. Lundi 14 avril, la rivière Rugumba est sortie de son lit à la suite d’une pluie torrentielle, causant des inondations majeures dans les territoires de Kalemie et Nyunzu. Les eaux en furie ont emporté habitations, écoles, églises et plantations, privant des milliers de familles de tout moyen de subsistance. « Des milliers de personnes se retrouvent désormais sans abri, sans nourriture et sans accès à l’eau potable », alerte le HCR. Une situation critique aggravée par les eaux stagnantes, favorisant l’émergence de maladies hydriques. Déjà, les cas de choléra recensés dans la province sont six fois plus élevés que ceux enregistrés à la même période en 2024. « Cette nouvelle urgence humanitaire illustre la double crise à laquelle la RDC est confrontée : aux effets dévastateurs du changement climatique s’ajoutent les souffrances liées aux conflits armés et aux déplacements massifs », a déclaré la porte-parole du HCR, Eujin Byun, lors d’un point de presse à Genève. Les inondations ont frappé une population déjà extrêmement vulnérable. Depuis le début de l’année, le Tanganyika a accueilli près de 50 000 personnes fuyant les violences dans le Sud-Kivu. Beaucoup s’étaient installées dans des bâtiments communautaires aujourd’hui inondés ou endommagés. 2,3 millions de vies en danger dans l’est du pays D’après des évaluations récentes, 2,3 millions de personnes vivant dans les provinces du Sud-Kivu, Nord-Kivu, Ituri et Tanganyika — toutes affectées par des conflits armés — risquent de sombrer dans une insécurité alimentaire aiguë dans les mois à venir, faute d’une réponse rapide et coordonnée. Face à l’urgence, le HCR et ses partenaires ont lancé une opération d’assistance : distribution d’abris d’urgence, d’eau potable, de vivres et de soins médicaux. Mais les ressources font cruellement défaut. « Ces efforts sont gravement entravés par un manque critique de financement, laissant des milliers de sinistrés sans l’aide dont ils ont désespérément besoin », insiste Mme Byun. Le HCR signale également le retour volontaire de certains réfugiés congolais installés récemment au Burundi, malgré l’insécurité persistante en RDC. Les raisons invoquées ? Des conditions de vie précaires dans les camps, marquées par le manque de nourriture, d’abris et de services essentiels. Dans le même temps, les flux de réfugiés se poursuivent. À ce jour, près de 120 000 Congolais ont trouvé refuge au Burundi, en Tanzanie et en Ouganda, ce dernier ayant accueilli plus de 5 500 nouveaux arrivants rien que la semaine dernière. « Cette dynamique souligne l’urgence d’un soutien renforcé, à la fois pour les pays d’accueil et pour les zones de retour, afin d’offrir des conditions de vie dignes aux réfugiés et déplacés », plaide le HCR. À ce jour, l’agence onusienne n’a reçu que 20 % des fonds nécessaires à la mise en œuvre de son plan de réponse humanitaire en RDC. Dans un contexte marqué par les conflits, les catastrophes naturelles et la montée des épidémies, une mobilisation internationale s’impose pour éviter une catastrophe humanitaire de plus grande ampleur.

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