« MONUSCO dégage » : le ras-le-bol des Congolais vivant au Canada
Le divorce entre la population congolaise disséminée à travers les 4 coins du monde et la MONUSCO semble atteindre le point de non retour. Après les populations des Nord et Sud-Kivu il y a peu, c’est au tour de ceux vivant au Canada qui demandent, samedi 26 novembre à Ottawa, le départ immédiat de la Mission onusienne en RDC.
« MONUSCO dégage », « Silence complice », « MONUSCO corrompue ». Autant de slogans et de chants que scandent les manifestants congolais contre l’agression rwandaise sous couvert du Mouvement terroriste du M23. Reportage.
Place de la colline du Parlement. Il est 12h, sous une température d’hiver entre 1 et 5 degrés Celsius. Des centaines de Congolais se donnent rendez-vous pour interpeller la communauté internationale et principalement le Canada et l’ONU pour son « silence complice » face à l’agression du Rwanda sur le sol congolais.
Calicots en mains, on pouvait lire « Rwanda is Killing », « Kagame, the african Hitler » ou encore « Un holocauste sous silence ». Autant d’expressions pour condamner les 10 millions de morts enregistrés depuis plus de 25 ans de tueries des Congolais.
« 10 millions, c’est presque toute la population d’Ottawa », s’exclame un manifestant.
Des calculatrices ne manquent pas dans pareilles circonstances : la MONUSCO, c’est plus d’un milliard USD.
« 20 ans sur le sol congolais, rien n’est fait. La MONUSCO doit partir. Nous ne voulons pas d’une mission d’observation », disent les manifestants.
C’est sous une escorte policière bien professionnelle que la marche se déroule. Le mot d’ordre est clair : utiliser les trottoirs et ne pas créer des désordres. L’itinéraire est bien connu : partir de la colline du Parlement jusqu’à l’ambassade de la RDC au Canada.
QUAND LE SPIRITUEL S’INVITE
Le Congo est un pays laïc, constitutionnellement, mais ignorer l’influence de la religion chrétienne, c’est ne pas réellement connaître sa population.
Sur place, un pasteur s’invite pour « sceller » la victoire de l’armée congolaise sur les fronts.
« Nous croyons que nous avons vaincu les rebelles du M23 et le monde entier qui s’érige en ennemi de la RDC », a proclamé l’homme de Dieu.
Il a invité tous les Congolais à exercer une ferme foi pour la victoire de l’armée congolaise.
Sa prière est accompagnée des champs de victoire…
DES CURIEUX ET L’AMBASSADEUR
Chemin faisant, des curieux se sont joints à la cause congolaise. On pouvait apercevoir quelques Canadiens mêlés dans la foule, ainsi que d’autres nationalités.
D’autres, dans leurs voitures, vitres fermées, cherchaient à lire les messages écrits sur les calicots.
Arrivé à l’ambassade de la RDC au Canada, Kabongo Ngoyi reçoit ses compatriotes.
Pantalon rayé de couleur noire, manteau gris, c’est en « demi Dakar » qu’il se présente et promet de faire parvenir le mémo de la diaspora congolaise à Félix Tshisekedi.
« Je suis très impressionné par votre sens de patriotisme en ce moment où le pays est menacé par des ennemis. La paix régnera en RDC, nous sommes un pays-solution… », a assuré l’ambassadeur Kabongo Ngoyi.
Il indique qu’ignorer le Congo aujourd’hui, le monde sera perdu.
C’est une ambiance bon enfant que la marche a pris fin. Les Congolais espèrent que leurs voix seront entendues.
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