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Accord de paix RDC–Rwanda : Tshisekedi et Kagame signent, mais restent sur leurs gardes La cérémonie de signature de l’Accord de paix entre la RDC et le Rwanda, organisée ce jeudi 4 décembre à Washington en présence de plusieurs Chefs d’État africains et partenaires internationaux, a été marquée par un détail révélateur : à aucun moment, Félix Tshisekedi et Paul Kagame ne se sont serré la main. Un geste manquant qui interroge, dans un processus censé tourner la page de plus de 30 ans de conflit dans l’Est de la RDC. Les temps forts de l’événement, présentation de l’accord, signature des documents, prises de parole successives et photo de famille, se sont déroulés dans un calme apparent. Mais l’absence de contact direct entre les deux dirigeants, même symbolique, a installé une ambiance de méfiance persistante, malgré la portée historique du texte. Le Président congolais, d’un calme maîtrisé mais visiblement peu enclin aux effusions, a livré une attitude que plusieurs observateurs qualifient de sereine mais moins conviviale. Un message codé, selon certains analystes, adressé implicitement au pouvoir rwandais : la prudence reste de mise et rien n’est gagné. « La RDC fera le nécessaire pour honorer tous les engagements découlant de cet accord », a déclaré Félix Tshisekedi dans son discours. Il a cependant insisté sur l’importance de la réciprocité : « Nous espérons que le Rwanda fera également preuve du même sérieux lorsqu’il s’agira de respecter cet accord. » Le Chef de l’État congolais a également martelé la vigilance de Kinshasa : « Nous serons vigilants », a-t-il prévenu, tout en refusant de sombrer dans le pessimisme :« Nous ne serons pas pessimistes, mais résolument optimistes. » Une façon claire de signifier que, pour Kinshasa, la signature n’est qu’un début : « la vraie guerre », celle de la mise en œuvre, commence maintenant. Dans une tonalité diplomatique, le Président rwandais Paul Kagame a estimé que l’accord représente une opportunité majeure. « Ce texte nous donne tout ce qu’il faut pour mettre un terme à ces conflits, une fois pour toutes », a-t-il affirmé. Il a toutefois souligné la responsabilité commune : « Si les choses ne se passent pas comme prévu, la responsabilité nous incombera. » Le président rwandais a également assuré que « le Rwanda fera tout son possible » pour respecter les engagements contenus dans le document. Un accord majeur L’accord signé prévoit la fin du soutien aux groupes armés, la non-agression mutuelle et la stabilisation progressive des zones affectées par les violences dans l’Est de la RDC. Sur le papier, les dispositions couvrent l’ensemble des principaux points de friction qui, depuis trois décennies, alimentent tensions et hostilités. Cependant, l’absence de poignée de main, geste hautement symbolique en diplomatie, rappelle que la confiance entre Kinshasa et Kigali reste fragile. La réussite de ce texte dépendra moins de la cérémonie de Washington que de la capacité des deux pays à traduire leurs discours en actions concrètes.