Accueil de Tshisekedi : le retour en force de la République « Mobutienne »
Le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, a regagné le pays, ce jeudi 4 novembre 2021, après une tournée en Israël, à Rome dans le cadre du sommet de G20 et à Glasgow en Écosse (Royaume-Uni).
À Kinshasa, le décor était autre qu’à chaque retour de Tshisekedi. Un accueil spectaculaire lui a été réservé par les militants des partis politiques et regroupements qui forment l’Union sacrée. C’est aussi une manière de répondre à Lamuka de Fayulu qui se targue d’avoir le monopole de mobilisation des foules à Kinshasa, particulièrement dans la sous-région de la Tshangu.
Les militants ont accompagné Félix Tshisekedi de l'aéroport international de N'djili, où il a atterri aux alentours de 15 h, jusqu'à sa sa résidence, à la cité de l'OUA, au camp Tshatshi.
À Kintambo-Magasin, un podium a été érigé avec une forte sonorisation que l’on croirait qu’il s’agissait d’une kermesse. Des drapelets des formations politiques flottaient au Rond-point, à côté du jet d’eau. Un cadre de l’UDPS a fait savoir sur Facebook que cette initiative est pour sensibiliser les Kinois sur le succès diplomatique qu’a remporté Félix Tshisekedi lors de sa tournée au sommet de G20 et à COP26.
LES CABINETS VIDES
Plusieurs autres points chauds de la capitale ont été envahis des militants. Dans quelques coins de Limete, on pouvait même voir les vieilles dames endormies sous les arbres, fatiguées, avec leurs drapelets de l’UDPS et l’AFDC.
Toutes attendaient le passage du Chef de l’Etat selon le mot d’ordre qu’elles avaient réussi de leurs partis. Dans le rang du parti du président de l’Assemblée nationale, l’on a appris des sources proches qu’une collation est réservée à
chaque membre.
Les membres de tous les cabinets des ministres ont été obligés de se rendre à l’aéroport pour accueillir le Chef de l’Etat. Les ministères n’ont pas fonctionné.
LES DEPUTES ONT SECHÉ LA PLÉNIÈRE
Les députés nationaux étaient, eux aussi, au rendez-vous. Quelques élus de l’Union sacrée ont fait le déplacement jusqu’à l’aéroport pour accueillir l’initiateur de l’Union sacrée. Plusieurs forces politiques et mouvements citoyens ont fustigé ce déplacement des élus.
C’est le cas de la Lutte pour le Changement (LUCHA). D’après son communicateur, Jacques Issongo, c’est le retour en force de la République « Mobutienne » où, dit-il, il y a un parti État.
Cet activiste pro-démocratie, contacté par politico.cd, rappelle, à ce sujet, que ce parti État demandait à ce que les activités soient paralysées le pays ou dans la capitale où le Président Mobutu devrait venir afin que les citoyens l’accueillent.
« Nous ne comprenons pas une si grande institution de la République qui est à la deuxième l’Assemblée nationale que les députés puissent être mobilisés pour aller accueillir le Président de la République. C’est vraiment quelque chose qui n’avait pas existé même sous Kabila où il y avait effectivement une dictature ouverte », regrette-t-il.
Pour lui, « c’est inadmissible pour un État qui se dit démocratique», les élus du peuple devraient normalement se réunir autour d’une plénière aujourd’hui, ils l’ont annulé pour aller accueillir le Chef de l’Etat.
« Le régime Kabila était mauvais. Celui de Tshisekedi est pire », a-t-il relancé. Du côté de l’UDPS, cet accueil est normal.
« On ne peut pas empêcher les députés d’exercer leur liberté », a rétorqué le Secrétaire Général du parti présidentiel, Augustin Kabuya.
L’on se demande si Félix Tshisekedi a changé. On se souviendra que le Chef de l’Etat avait interdit toute mobilisation juste après son accession à la présidence de l’Union africaine.
D’après lui, il s’agissait du culte de personnalité. Ce qu’il combat. Ne savait-il pas qu’il y avait une mobilisation pour l’accueillir jusqu’à ce que les ministères n’aient pas fonctionné ?
Dieumerci Kalewu
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