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Adresse de Kabila à la nation : Génie Kande indigné ! L’ancien Président congolais Joseph Kabila est au cœur d’une vive polémique après son allocution tenue récemment à Kigali, la capitale du Rwanda. Dans une sortie inattendue, Kabila a adopté un ton que certains qualifient de conciliant envers Kigali, sans mentionner l’implication du Rwanda dans les conflits armés qui secouent l’est de la République Démocratique du Congo. Pour Génie Kande, président de l’ONG FOGEKA et fervent défenseur de la souveraineté nationale, cette adresse est une « défense à peine voilée des agresseurs rwandais et de leurs supplétifs du M23/AFC ». Il dénonce une prise de parole qui, selon lui, trahit les intérêts du peuple congolais. Joseph Kabila n’a, à aucun moment, évoqué l’agression militaire en cours attribuée au Rwanda, pourtant abondamment documentée dans plusieurs rapports des Nations Unies. Ces documents ont pointé, sans équivoque, la responsabilité du Rwanda dans la déstabilisation de la région, notamment à Goma et Bukavu. Le silence de l’ancien Président sur ce point capital intrigue et alimente les soupçons. « En tant qu’ancien chef de l’État, Kabila ne peut ignorer ces faits. Choisir de les passer sous silence, c’est une insulte à la mémoire des victimes et à la souffrance de nos populations », s’indigne Génie Kande. Une rhétorique qui interroge Autre point de discorde : l’appel de Kabila à neutraliser les groupes armés dits « Wazalendo » et à rapatrier les FDLR, sans la moindre mention de la RDF (Force de défense rwandaise), pourtant largement impliquée dans les combats sur le sol congolais. Pour Kande, cette posture reprend, presque mot pour mot, les éléments de langage utilisés par les autorités rwandaises. « On ne peut pas appeler à la neutralisation des résistants pendant qu’une armée étrangère pille et tue en toute impunité. C’est une inversion des responsabilités », déclare-t-il. Kabila a également affirmé avoir laissé une armée « en voie de professionnalisation » à son successeur. Une déclaration que Génie Kande réfute fermement. Il évoque une armée affaiblie par des nominations ethniques déséquilibrées et minée par des infiltrations. « Plus de 52 % des postes de commandement étaient attribués à une seule ethnie tutsie, ce qui a favorisé les trahisons et les défections constatées sur le terrain », affirme-t-il. Un bilan sécuritaire lourd et une mémoire sélective L’ancien président a évoqué son mandat comme une période de prospérité pour le pays. Une affirmation que Kande conteste fermement. Il rappelle les épisodes sanglants survenus sous le régime Kabila : les massacres à Yumbi, au Kasaï, les décapitations en Ituri, l’attaque de lieux de culte catholiques, et une justice passive face à des crimes graves. « Le Congo n’a jamais été aussi meurtri que sous sa présidence, et il ose parler de prospérité ? », s’insurge le président de FOGEKA. Dans son discours, Joseph Kabila a qualifié de “rumeur” les informations sur son retour par la frontière orientale, tout en annonçant paradoxalement sa future arrivée à Goma. Une ambiguïté qui n’échappe pas à ses détracteurs : « C’est comme si le criminel revenait sur le lieu du crime », ironise Kande. Des propositions économiques jugées suspectes Enfin, Kabila a plaidé pour la reconnexion des banques locales au système de la Banque centrale, une mesure qui, selon Génie Kande, viserait à soulager financièrement les groupes armés soutenus par Kigali. Il y voit une tentative de légitimer l’occupation économique des territoires sous contrôle du M23/AFC. Au regard de cette prise de parole, Génie Kande estime que Joseph Kabila a définitivement levé le voile sur ses accointances avec Kigali. Pour lui, le président honoraire s’érige désormais en porte-voix des intérêts rwandais, au détriment de son propre peuple. Il conclut : « Le Sénat a eu raison de lever ses immunités. Le temps est venu de traduire Joseph Kabila en justice pour trahison. L’histoire jugera. »