Affaire François Beya : l’ASADHO déplore le silence de Tshisekedi
L’Association Africaine de Défense des Droits de l’Homme (ASADHO) déplore le silence du président Tshisekedi face aux multiples cas des violations des droits humains.
Cette structure l'accuse de permettre à l’Agence Nationale des Renseignements (ANR) de « violer les droits fondamentaux des citoyens congolais impunément ». C’est ce que renseigne un communiqué rendu public, le lundi 28 mars, par cette ONG de droits humains.
L’ASADHO cite le cas de l’ancien conseiller du président à la sécurité, François Beya, détenu depuis le 5 février dernier, et se dit très préoccupée par le silence du président Tshisekedi face à la multiplication des cas de violation des droits fondamentaux dont l’Agence nationale de Renseignements se rend coupable tant à Kinshasa qu’en provinces.
En 2019, l’ASADHO avait salué les mesures courageuses prises par M. Tshisekedi, après son accession à la présidence, pour humaniser les missions de l’ANR et mettre fin à l’arbitraire instauré par certains de ses animateurs. Trois ans après la prise desdites mesures, les mauvaises pratiques décriées sous l’administration du président Joseph Kabila sont revenues. Il s’agit notamment des cas de torture, arrestation pour des faits civils, enlèvements et non accès des personnes arrêtées aux membres de leur famille et aux avocats.
Par ailleurs, en outre le cas de François Beya, L’ONG mentionne les situations similaires, dans lesquelles se trouvent d’autres citoyens notamment, Claude Kidicho, protocole au CNS, enlevé à partir de son bureau au Mont-Ngaliema, en date du 03 mars 2022, s’est retrouvé en détention à l’ANR. Il n’a pas droit à la visite des membres de sa famille ni accès aux avocats ; Le Colonel Arsène Matata Misimbo arrêté et détenu depuis le 14 février 2022 à l’ANR est privé de la visite des membres de sa famille et de la possibilité d’être assisté par un avocat ; Pierre Kalenga, Commandant de sécurité au CNS enlevé depuis fin février 2022, s’est retrouvé en détention à l’ANR sans la possibilité de voir les membres de sa famille ni d’accéder aux services des avocats ; Maître Kiama, Avocat au Barreau de KWILU est en détention à l’ANR depuis le début du mois de mars 2022, pour un conflit parcellaire. Il n’a pas accès aux membres de sa famille ni à un avocat ; enfin, Luc Mulopwe, membre du parti politique ECIDE, arrêté et détenu à l’ANR depuis le 14 janvier 2022 n’a jamais eu accès aux membres de sa famille ni aux services d’un avocat.
Toutefois, l’ASADHO n’est pas la seule organisation des droits humains à fustiger la manière dont est détenu François Beya. En effet, le 11 mars dernier, l’Association Congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) avait plaidé pour que l’ancien conseiller du président de la République soit libéré ou transféré devant son juge compétent. Au travers d’une correspondance adressée à l’administrateur général de l’ANR, Georges Kapiamba, président de l’ACAJ signalait qu’après un mois de garde à vue, la détention de François Beya devient arbitraire.
Expliquant la portée de cette correspondance devant la presse, Georges Kapiamba a eu à déclarer que « l’ACAJ a adressé une lettre à l’administrateur général de l’ANR pour lui exprimer sa désapprobation totale au regard du caractère arbitraire de la garde à vue de M. François Beya depuis plus d’un mois. Elle a attiré l’attention de l’administrateur général de l’ANR sur le fait que cet état de chose contraste gravement avec le discours porté par le président de la République en ce qui concerne la promotion et la protection des droits de l’homme et surtout le principe de l’Etat de droit ».
Josh Mut
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