Mutamba

Affaire Mutamba : Le parquet requiert la force publique


Affaire Mutamba : Le parquet requiert la force publique À la veille du verdict très attendu dans le procès de l’ancien ministre de la Justice, Constant Mutamba Tungunga, le Parquet de Grande Instance de Kinshasa/Gombe a rendu publique ce mardi 26 août une réquisition ordonnant le renforcement du dispositif sécuritaire autour des juridictions supérieures. Signé par le procureur de la République, Isofa Nkanga Edmond, le document instruit le Commissaire provincial de la Police nationale congolaise, ville de Kinshasa, de mettre en place une force jugée suffisante pour sécuriser les bâtiments abritant la Cour de cassation et le Parquet général. La réquisition prévoit également l’interpellation de toute personne arborant des effigies ou scandant des slogans en faveur de l’ex-ministre, en prévision de possibles troubles à l’ordre public. Cette décision intervient alors que la Cour de cassation a pris, le mercredi 13 août, le dossier Mutamba en délibéré. L’ancien ministre est poursuivi pour tentative de détournement de 19 millions de dollars américains. Le ministère public a requis contre lui dix ans de travaux forcés, assortis de dix ans d’inéligibilité après exécution de la peine, ainsi que la privation du droit à la libération conditionnelle et son exclusion définitive des fonctions publiques. Dans son réquisitoire, l’avocat général Sylvain Kalwila a demandé à la Cour de déclarer établie à charge de l’accusé l’infraction de tentative de détournement. Selon lui, « l’argent des morts ne doit plus jamais servir à enrichir les vivants », accusant Mutamba d’avoir viré les fonds du compte du FRIVAO (Fonds spécial d’indemnisation des victimes de la guerre de six jours, versés par l’Ouganda) vers celui de la société Zion Construction, jugée fictive et dont les actionnaires seraient en cavale. Le prévenu soutient, pour sa part, que ces fonds ont été réaffectés à la construction d’une prison à Kisangani, tout en dénonçant un procès « politique ». La défense, qui plaide l’innocence de l’ancien ministre, qualifie le réquisitoire du ministère public de « honte pour les étudiants en droit » et affirme que l’argent est toujours disponible en banque. Elle estime que de nombreux témoins cités à la barre ont disculpé leur client, concluant à un doute qui, selon eux, devrait profiter à l’accusé. Toutefois, le témoin de la Raw Bank, entendu en dernier, a contredit la version de Mutamba, affirmant que les fonds litigieux étaient logés dans un compte courant et non sur un compte séquestre, comme l’avait soutenu la défense. Dans ce climat de tension judiciaire et politique, les autorités redoutent des débordements à l’approche du verdict, attendu le 27 août. Le parquet insiste sur l’urgence de sa réquisition, estimant que la résistance constatée autour de cette affaire menace l’autorité de la justice et la sécurité des magistrats.

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