Affaire Zaïrianisation : Matata Ponyo n'est plus en résidence surveillée
“ L'ancien Premier ministre Matata Ponyo Mapon n'est plus en résidence surveillée. Le parquet général près de la Cour constitutionnelle en a décidé ainsi ce mercredi soir. Il est rentré à son domicile sans être accompagné par des policiers ”, a déclaré à l'AFP ( Agence France-Presse), Maître Laurent Onyemba, l'un de ses avocats conseils.
Ce renversement de décision intervient 24 heures après le mandat d’arrêt provisoire émis mardi 13 juillet dernier par le Procureur Général près la Cour Constitutionnelle et Augustin Matata Ponyo s'est vu être Assigné à résidence surveillée.
Désormais, et jusqu’à la fin de l’instruction du dossier, a indiqué toujours à l'AFP un magistrat, sous couvert d'anonymat, il répondra aux invitations du parquet en homme libre.
Ce dossier est fondamentalement politique, avait dénoncé à l'AFP Me Onyemba.
Poursuivi pour détournement des fonds destinés à l’indemnisation de 300 personnes qui seraient propriétaires des biens zairianisés, Matata Ponyo est appelé à justifier plus de 110 millions de dollars américains et près de 28 millions d’Euros, décaissés entre 2012 et 2013.
Pour Maître Laurent Onyemba, “ ce qui est faux sur toute la ligne. Nous avons apporté toutes les preuves que la liste des créanciers, la certification des dettes nées de la zaïrianisation, bref tous les dossiers ont été préparés plusieurs années avant son arrivée au gouvernement. ”
La Zaïrianisation est une mesure d'expropriation sans indemnisation d'entrepreneurs étrangers décidée dès 1973 par l'ancien dictateur Mobutu Sese Seko. Aujourd'hui sénateur, M. Matata fut ministre des Finances de 2010 à 2012 et Premier ministre de 2012 à 2016, sous le mandat de l'ex-président Joseph Kabila.
Pour rappel, les sénateurs congolais s'étaient prononcés contre des poursuites visant M. Matata dans une première affaire Bukanga-Lonzo, mais le bureau du Sénat avait levé le 5 juillet les immunités parlementaires du Sénateur Augustin Matata Ponyo et autorisé le procureur Général près la Cour constitutionnelle d’engager les poursuites contre lui pour détournement des derniers publics.
Dominique Malala
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