Appel à la désescalade entre la RDC et le Rwanda : Une délégation des parlementaires américains attendue ce dimanche à Kinshasa
Le Congrès américain a dépêché une délégation des parlementaires américains à Kinshasa. Ils sont attendus à la capitale congolaise ce dimanche 20 août.
D'après plusieurs sources proches, le Parlement américain cherche à baisser la tension qui est montée d’un cran après le propos tenus par le Secrétaire d’Etat Antony Blinken.
Le patron de la diplomatie américaine a appelé à la désescalade avec Kigali, dans un entretien téléphonique mardi 15 août avec le Paul Kagame.
Les deux personnalités avaient abordé plusieurs points, notamment l’insécurité à l’Est de la RDC.
Pour l’Amérique, chaque partie, c’est-à-dire la RDC et le Rwanda devra prendre des mesures pour désamorcer la situation avant de faire part à son interlocuteur de sa volonté de trouver une solution sans passer par les armes.
Anthony Blinken de préciser au cours de cet entretien : ” Je me suis entretenu aujourd’hui (Ndlr mardi 15 août dernier) avec le président rwandais, M. Paul Kagame , sur la situation instable qui règne le long de la frontière entre le Rwanda et la République Démocratique du Congo. Je lui ai fait part de mon espoir de trouver une solution diplomatique aux tensions... »
Réplique de Kinshasa
Le porte-parole du Gouvernement congolais, Patrick Muyaya, s’est dit surpris par l’appel à la « désescalade» d’Antony Blinken qui a évoqué des « relations tendues » entre Kinshasa et Kigali.
Au cours d’un briefing au lendemain de la prise de position américaine, le ministre de la Communication et Médias a laissé entendre que les USA servent de « caisse de résonance » au Rwanda dans la situation sécuritaire précaire dans la partie Est de la RDC.
Et d’expliquer qu’il n’y a pas « matière à désescalade » puisque la frontière entre les deux pays est tenue par la Force régionale avant d’ajouter qu’un besoin de communication entre Kinshasa et Washington se fait sentir alors que, selon lui, les Américains « font le relais de la propagande rwandaise ».
« Ils sont dans une stratégie pour dire que la RDC se prépare à attaquer le Rwanda », a-t-il déploré.
Comme lui, l’armée congolaise a également condamné ce « prétexte » des Américains qui « répercutent la propagande rwandaise » pour justifier l’agression.
« Les FDLR ne constituent plus une force de guerre. Ce n’est pas une menace sérieuse pour le Rwanda qui l’utilise pour agresser notre pays », a dénoncé Sylvain Ekenge, porte-parole des FARDC.
« Ça fait cinq semaines que les matériels de précantonnement sont bloqués à Goma parce que la coalition M23-RDF ne veut pas souscrire à un schéma qui était communément convenu », a renchéri Patrick Muyaya.
Selon lui, Kinshasa tient à restaurer l’intégrité de son territoire, notamment en usant pleinement des voix diplomatiques, contrairement au Rwanda, impliqué dans « des exactions ».
Certains analystes estiment que Washington se refuse de reconnaitre la responsabilité de Kigali dans la « situation volatile » dans l’Est de la RDC. Les Etats-Unis prônent une issue pacifique au conflit alors que Kinshasa accuse son voisin d’être à la base de sa déstabilisation pour des « raisons économiques ».
Laissez-nous un message