Assemblée nationale

Assemblée nationale : rejet des pétitions, Kamerhe était-il la véritable cible ?


Assemblée nationale : rejet des pétitions, Kamerhe était-il la véritable cible ? La crise qui secoue l’Assemblée nationale congolaise soulève une question centrale : Vital Kamerhe était-il la véritable cible des manœuvres qui ont agité le Bureau ces dernières semaines ? Les faits parlent d’eux-mêmes. Cinq membres du Bureau étaient visés par des pétitions, accusés d’une « gestion défaillante ». Trois d’entre elles, contre Jacques Djoli, Chimène Poli Poli Lunda et Grâce Neema Paininye, ont été rejetées pour irrégularités ce vendredi 26 septembre. Deux autres, en revanche, n’ont pas eu besoin d’aboutir : Kamerhe et Dominique Munongo ont préféré déposer leurs démissions. Les pétitionnaires accusaient ces membres du bureau d’« une gestion défaillante » de l’institution. De tous, c’est évidemment le départ de Kamerhe qui retient l’attention. Président de l’Assemblée nationale, leader politique chevronné et allié de Félix Tshisekedi au sein de l’Union sacrée, il occupait une place stratégique dans l’équilibre institutionnel. Sa sortie rebat les cartes au sommet de la majorité. Depuis New York, le président Félix Tshisekedi a pris soin de se dédouaner de toute responsabilité : « Je ne suis pas à la base de ce qui est arrivé », a-t-il déclaré. Mais ce positionnement interroge. Si le chef de l’État insiste sur la stabilité et réaffirme considérer Kamerhe comme un allié, c’est bien parce qu’il sait que cette démission nourrit les soupçons : l’éviction du président de l’Assemblée nationale, si elle n’est pas directement orchestrée par le Palais, sert au minimum certains intérêts au sein de la majorité présidentielle. La question reste donc ouverte : Kamerhe est-il parti de lui-même ou a-t-il été poussé vers la sortie ? La formule officielle de « convenance personnelle » masque difficilement les pressions politiques. Les pétitions, même rejetées, ont créé un climat délétère qui rendait sa position intenable. Derrière ce scénario, deux hypothèses se dessinent. Soit il s’agit d’une lutte de clans au sein de l’Union sacrée, où certains veulent affaiblir un allié devenu encombrant. Soit Kamerhe a choisi de se retirer pour éviter une humiliation publique et préserver son image en vue de l’avenir. Quoi qu’il en soit, cette crise révèle une évidence : l’Assemblée nationale traverse une zone d’instabilité inédite. Entre démissions, pétitions avortées et contestations internes, le Bureau sort fragilisé. À la veille d’une session budgétaire cruciale, la majorité devra trouver un nouvel équilibre. Si Kamerhe était bien la cible principale, son départ ne règle rien. Il ouvre au contraire une période d’incertitude, tant sur sa succession que sur la capacité de l’Union sacrée à rester unie autour de Tshisekedi.

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