Condamnation à mort de Joseph Kabila : la CENCO s’indigne et plaide pour le respect du droit à la vie La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) fustige la condamnation à mort de l’ancien président de la République, Joseph Kabila Kabange, prononcée par la Haute Cour militaire. Dans une déclaration au ton grave ce lundi 6 novembre, les archevêques et évêques catholiques ont dénoncé une décision « contraire à la foi chrétienne, à la dignité humaine et à la Constitution congolaise ». « L’exécution de la peine de mort constitue une atteinte grave au droit à la vie, un droit que la loi suprême de notre pays place au sommet des valeurs fondamentales », souligne le communiqué épiscopal, rappelant le commandement biblique : “Tu ne tueras point.” Pour les évêques, la peine capitale, quelle qu’en soit la justification, ne saurait s’accorder ni avec le message de l’Évangile ni avec les impératifs de réconciliation nationale dont le pays a cruellement besoin. « Nous sommes profondément horrifiés par le verdict rendu à l’issue d’un procès pénal expéditif contre le président honoraire Joseph Kabila », dénoncent-ils, appelant les institutions judiciaires à faire preuve de plus de rigueur, d’équité et de transparence. La CENCO estime que la justice ne doit pas devenir un instrument de règlement politique, mais demeurer un outil de vérité et de cohésion nationale. Un appel au dialogue et à la paix Dans un contexte marqué par la guerre persistante à l’Est, la fragilité des institutions et la montée des tensions politiques, les prélats catholiques redoutent que ce verdict ne vienne raviver les divisions. Ils exhortent les dirigeants politiques, la société civile et les forces vives du pays à privilégier la voie du dialogue inclusif et de la réconciliation. « La République Démocratique du Congo traverse une période critique. Ce dont elle a besoin aujourd’hui, ce n’est pas d’une logique de vengeance, mais d’un engagement sincère pour la paix, la justice et l’unité », martèle la déclaration. Fidèle à sa ligne de conduite, la CENCO rappelle son opposition de principe à la peine de mort, une position déjà exprimée à plusieurs reprises depuis les années 2000. Les évêques réaffirment que toute vie humaine, même celle du coupable, demeure sacrée et que la justice véritable ne se réalise pas par la suppression d’un être humain, mais par la restauration du lien social et la recherche du pardon. En conclusion, les prélats invitent l’ensemble des Congolais à dépasser les clivages politiques et à œuvrer, chacun à son niveau, pour la paix et la stabilité du pays. « Notre nation a besoin de bâtisseurs, pas de fossoyeurs. Le pardon et la réconciliation doivent redevenir les piliers de notre vivre-ensemble », conclut la CENCO, appelant les autorités à reconsidérer la sentence et à restaurer la primauté du droit à la vie. La Haute Cour militaire a, mardi 30 septembre 2025, en effet condamné Joseph Kabila à la peine de mort, assortie de la confiscation de l’ensemble de ses biens et du paiement d’une amende record de 30 milliards de dollars américains à l’État congolais, exigée en francs congolais. Le tribunal a également imposé le versement de 2 milliards de dollars de réparations à chacune des deux entités considérées comme particulièrement affectées : la province du Nord-Kivu et la ville d’Isiro. Les juges ont motivé leur décision en estimant que Kabila avait renoncé à sa nationalité rwandaise pour accéder illégalement au pouvoir à Kinshasa, qualifiant cet acte de « trahison suprême » et de violation grave de la Constitution congolaise. Le Front Commun pour le Congo (FCC), la plateforme politique de Kabila, a qualifié ce verdict d’une « procédure illégale de bout en bout » et qualifie le verdict de « tragi-comédie » politique.
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