RDC-Rwanda

Conflit RDC-Rwanda : La Cour africaine se déclare compétente, Kinshasa marque un point historique


Conflit RDC-Rwanda : La Cour africaine se déclare compétente, Kinshasa marque un point historique Dans une décision hautement symbolique et lourde de conséquences, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) s’est déclarée, ce jeudi 26 juin, compétente pour examiner la plainte déposée par la RDC contre le Rwanda. « La Cour rejette l’exception d’incompétence soulevée par la partie défenderesse et se déclare compétente pour connaître de cette affaire, » a déclaré le juge doyen Rafaa Ben Achour, en rendant la décision, selon des informations relayées par l’Agence Congolaise de Presse (ACP). Cette décision constitue une victoire procédurale importante pour la RDC, qui accuse le Rwanda de graves violations des droits humains dans la partie orientale de son territoire. La Cour a par ailleurs ordonné à Kigali de déposer ses conclusions sur le fond dans un délai de quatre-vingt-dix jours, ouvrant ainsi la voie à un procès inédit entre deux États membres de l’Union africaine. Saisie en 2023 à Arusha, en Tanzanie, la RDC accuse le Rwanda de traite des êtres humains, torture, exécutions sommaires, et traitements cruels ou dégradants, en lien avec le conflit armé persistant dans l’Est congolais, particulièrement dans la région du Kivu. Kinshasa pointe du doigt l’appui militaire et logistique supposé de Kigali au mouvement rebelle M23, actif depuis 2021, et responsable de destructions massives d’infrastructures, de massacres, et du déplacement de milliers de civils. Le Rwanda, de son côté, nie catégoriquement toute implication dans le conflit et rejette toute accusation de soutien au M23. Lors de la seconde audience, tenue le 13 février dernier, Kigali avait vigoureusement contesté la compétence de la Cour et plaidé pour l’irrecevabilité de la plainte congolaise. Cette affaire revêt une dimension historique : il s’agit du tout premier différend interétatique porté devant la CADHP, jusque-là principalement saisie par des individus ou des ONG contre des États. Pour Kinshasa, ce processus juridique est aussi un moyen de chercher justice au-delà des discours diplomatiques et des négociations bilatérales, dans un conflit où la souffrance des populations civiles est criante. La RDC demande à la Cour d’ordonner le retrait immédiat des troupes rwandaises de son territoire, la cessation de tout soutien au M23, la fin des violations des droits de l’homme, le versement de réparations aux victimes, ainsi que la prise en charge des frais de procédure. Un message fort pour l’Afrique et la communauté internationale Au-delà du différend RDC-Rwanda, cette procédure envoie un message puissant sur la place croissante du droit dans la résolution des conflits en Afrique, où la CADHP s’affirme comme un acteur crédible et indépendant. Pour Kinshasa, la décision de ce jeudi renforce sa légitimité dans la dénonciation des violences qui ravagent l’Est du pays depuis plus d’une décennie. Alors que les regards se tournent désormais vers la suite de la procédure, la RDC espère que la justice continentale contribuera à mettre fin à l’impunité et à restaurer la paix et la sécurité dans la région des Grands Lacs.

Laissez-nous un message

Actualités

Besoin de rejoindre l'équipe de LaPlumeInfos.net ? Trouvez plus d'infos sur nous à cet endroit !

Nous Connaitre