Crimes de guerre dans l’est de la RDC : Kigali rejette les sanctions américaines contre James Kabarebe La tension entre le Rwanda et les États-Unis s’intensifie après l’annonce de sanctions américaines contre James Kabarebe, ancien ministre de la Défense rwandais et actuel ministre d’État, accusé de soutenir des groupes armés opérant dans l’est de la RDC. Dans un communiqué officiel publié ce mardi 20 février 2025, le gouvernement rwandais a dénoncé une décision « injustifiée et infondée » de la part de l’Office of Foreign Assets Control (OFAC) du Département du Trésor américain. Le ministère rwandais des Affaires étrangères affirme que les sanctions ciblant James Kabarebe ne feront qu’aggraver les tensions dans la région des Grands Lacs. « Si les sanctions pouvaient résoudre le conflit à l’est de la RDC, la paix aurait été établie il y a des décennies », souligne Kigali. Le communiqué accuse également la communauté internationale d’ignorer les véritables causes du conflit en RDC, notamment la présence de forces hostiles aux portes du Rwanda. « Depuis trois ans, notre frontière occidentale est menacée par des forces armées congolaises (FARDC), des troupes burundaises, des mercenaires européens et la milice génocidaire FDLR, qui n’ont pourtant pas été sanctionnés », s’indigne le gouvernement rwandais. Des sanctions qui renforcent les divisions Les sanctions américaines touchent également Lawrence Kanyuka, porte-parole du groupe rebelle M23, actif dans le Nord-Kivu. En le plaçant sur la liste noire du Trésor américain, Washington veut freiner le soutien logistique et financier dont bénéficie le mouvement rebelle, accusé d’exactions en RDC. Cette décision répond aux pressions diplomatiques exercées par la RDC, qui réclame depuis des mois une réponse internationale face au soutien du Rwanda au M23. Le 3 février dernier, la ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, avait exhorté la communauté internationale à imposer des sanctions contre Kigali, allant jusqu’à demander l’annulation d’événements sportifs au Rwanda. Un bras de fer diplomatique en cours Le Rwanda rejette en bloc ces accusations et affirme que l’unique objectif de sa politique est “une frontière sécurisée et une fin irréversible à la politique d’extrémisme ethnique armé dans la région”. Kigali insiste sur le fait que les sanctions sont une “ingérence injustifiée” qui risque de compromettre le processus de médiation mené par l’Union africaine et la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC). Alors que la crise s’enlise, la position américaine met encore plus en lumière les fractures diplomatiques autour du conflit. Le gel des avoirs et l’interdiction de toute transaction avec les personnes sanctionnées pourraient avoir des répercussions majeures, non seulement pour les individus concernés, mais aussi sur les relations entre Kigali et ses partenaires internationaux. Dans l’attente de nouvelles réactions, la région des Grands Lacs demeure sous haute tension, avec un avenir diplomatique incertain.
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