Déploiement de la Force régionale de l'EAC : ce que craint la Belgique
La Belgique demande à l'EAC de clarifier la mission de la Force régionale, a indiqué Hadja Lahbib, ministre fédérale belge des Affaires étrangères, des Affaires européennes et du Commerce extérieur, et des Institutions culturelles fédérales, au sortir d'un entretien avec Félix Tshisekedi, samedi dernier à Kinshasa.
« Ce n’est pas à moi de dire ce que va faire la force régionale. Elle est sous commandement kenyan. Je pense que c’est à la région de décider avec les différentes forces en présence. Doit-elle être offensive ou défensive ? », s'interroge-t-elle.
Pour cette personnalité politique belge, si la mission de la Force régionale de l'EAC n'est pas définie, elle perdra sa crédibilité devant la population comme les casques bleus de la Monusco.
« Il y a une perte de crédibilité que nous avons constatée au niveau de la MONUSCO. Cette force est en transition. On est tous d’accord qu’elle ne correspond plus après 25 ans de présence à l’attente de la population. On observe aussi qu’il y a la même défiance de la population vis-à-vis de cette force régionale. C’est aux parties de dire ce qu’il faut faire et comment elles vont répondre à cette volonté de paix qui est nourrie par la population qui souffre depuis longtemps », a indiqué Hadja Lahbib, qui a réitéré le souhait de désescalade dans les rapports entre la RDC et le Rwanda.
Le Président Félix Tshisekedi a interpellé, samedi lors du 20e sommet extraordinaire des Chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est (EAC) à Bujumbura, dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux numériques, le commandant de la Force régionale des États de l’Afrique de l’Est.
« Ne favorisez le M23. Ce serait dommage que la population s’en prenne à vous. Vous êtes venus pour nous aider et non pour avoir des problèmes. Soyez attentifs à cela, communiquez avec la population », a rappelé Félix Tshisekedi.
Depuis des semaines, les marches sont organisées dans les principales villes du Nord et Sud-Kivu pour exiger le départ des forces de l’EAC, jugée inutile. Elle devrait entrer en action pour contraindre le M23 à se retirer des positions qu’il occupe. Cette force n’a déclenché aucune action, dénonce la population.
C’est le cas de la dynamique des mouvements citoyens composé de la Lucha, Filimbi, Urgences Panafricanistes, Justice en Action, Mouvement des consommateurs lésés et autres. Ils dénoncent que la force de l'East African Community (EAC) déployée depuis près de 3 mois en RD Congo observe passivement l'avancée des terroristes du M23.
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