Élections de décembre : Revirement à 360 degré de Fayulu
L'ECiDé va déposer les dossiers de ses candidats à la députation nationale. Les frais de caution exigés pour ce faire ont été libérés, a révélé lundi 3 juillet le député national Jean-Baptiste Kasekwa dans le forum WhatsApp de la radio Tayna de Goma (Nord-Kivu) où il répondait à des préoccupations sur des questions électorales.
Selon le secrétaire général adjoint de l'ECiDé, son parti s'en tient aux promesses faites par Denis Kadima le 30 juin dernier, qui a promis de rapporter les désidératas de l'opposition à la plénière de la CENI.
Ce revirement est, a en croire Jean-Baptiste Kasekwa, pour ne pas donner à la CENI le prétexte que l'exigence de l'audit du fichier électoral entraînerait un glissement.
Et de poursuivre que la CENI devrait poursuivre l'exécution de toutes les opérations telles que prévues à son calendrier, concomitamment avec les opérations d'audit du fichier qui est un impératif non négociable. Kadima a dit qu'il allait demander avis de la plénière à ce sujet.
Cependant, l'élu de Goma prévient que toutes les conséquences devraient être tirées si la CENI s'obstine à ne pas faire suite favorable aux demandes de l'opposition. Jean-Baptiste Kasekwa menace même qu'ils appliqueraient l'article 64 de la constitution pour empêcher la tenue des élections sous le format actuel.
"Au cas où la CENI jouerait aux dilatoires pour retarder la réponse à sa plénière ou réserver une réponse négative à notre exigence de l'audit du fichier électoral, nous aurons une preuve supplémentaire que la CENI a des choses à cacher. Dans ce cas, le devoir constitutionnel prévu à l'article 64 devra s'imposer pour empêcher la tenue d'une parodie électorale", poursuit l'opposant.
Jean-Baptiste Kasekwa soupçonne la coalition au pouvoir de préparer une fraude massive en refusant l'audit indépendant du fichier électoral et en confiant les 3 chaînes de la gestion du processus électoral entre les mains de membres d'une seule tribu. Par exemple, pour le dernier cas, il rappelle que la chaîne de proclamation provisoire et définitive des résultats des élections (CENI et Cour constitutionnelle), la chaîne de financement des élections (ministre des finances et Banque centrale) et la chaîne de sécurisation des opérations électorales (ministère de l'intérieur et ministre de la justice) sont animées par les ressortissants d'une même tribu.
Pour M. Kasekwa, l'idée de boycotter les élections n'a jamais été développée ni par la coalition Lamuka ni par Martin Fayulu.
"Le boycott des élections ne fait pas partie du vocabulaire de Fayulu et de Lamuka", a-t-il écrit.
Le 30 juin, dans le cadre des consultants, le Président de la CENI, Denis Kadima avait rencontré les opposants Martin Fayulu, Delly Sesanga, Matata Ponyo et le secrétaire général de Ensemble pour la République de Moïse Katumbi.
Des questions portant notamment sur l'organisation et la composition de la CENI, la loi électorale, l'inclusivité du processus électoral, les ennuis que connaissent certains candidats déclarés mais aussi du fichier électoral, ont été abordées.
Denis Kadima avait promis aux opposants de transmettre leurs désidératas à la plénière de la CENI pour examen.
Le 19 juin dernier au cours d'un point de presse, Martin Fayulu avait décidé de boycotter les élections. Il avait annoncé que son parti, ECIDé, ne déposera pas de candidatures à tous les niveaux tant que la liste des électeurs « ne sera pas refaite dans la transparence et auditée par un cabinet externe compétent ».
Fayulu avait rejoint le FCC de Kabila qui avait rejeté voire les opérationnels de l'inscription des électeurs. Il dénonce un processus électoral corrompu et exige le consensus.
Ados Ndombasi, élu de l'ECiDé, qui s'est retiré du parti, avait qualifié la décision du président de son parti de "suicide collectif". Cet élu estime que Martin Fayulu a violé la résolution 24 du congrès du parti tenu à Kisangani, dans la province de Tshopo, du 11 au 14 juillet 2022.
Laissez-nous un message