Joseph Kabila ancien président_photo tiers

Élections en 2023 : Kabila sort de sa tanière


Élections en 2023 : Kabila sort de sa tanière

Les réunions se multiplient dans les enclos de Kingakati, l’antre de l’ancien Chef de l’Etat. Joseph Kabila consulte ses lieutenants en vue d’un probable grand retour en 2023 après un retrait stratégique de la scène politique de trois ans. 

Cette annonce a été faite par son ancien directeur de cabinet, Néhémie Mwilanya, dans une interview accordée le mardi 14 décembre, soit 24 heures après l’adresse du Chef de l’Etat à la nation.

Selon l’ancien coordonnateur du Front commun pour le Congo (FCC) : « Quelqu’un (Joseph Kabila NDLR) qui a réalisé des travaux d’Hercule dans un pays qui n’existait plus avait bien le droit, à la fin de ses deux mandats, de prendre un moment pour souffler. C’est de bonne foi qu’il a joué la carte de cette coalition [avec le président Tshisekedi]. Son premier réflexe était de donner sa chance à cette alternance pour que cela devienne une coutume dans notre pays. Aujourd’hui, il mène les consultations au sein de sa famille politique et c’est le seul à pouvoir décider de ceux qui pourront la représenter aux prochaines échéances ».

Et de renchérir : « quant à son rôle à l’avenir, Joseph Kabila n’a que 50 ans… ».

LE PAYS VA MAL

La situation actuelle du pays est l’une des raisons qui motive le grand retour de Joseph Kabila. Pour Néhémie Mwilanya : « Le pays va mal, c’est une évidence. Si l’on prend la situation que JK a laissée le 24 janvier 2019, sur tous les plans, qu’il s’agisse de la politique, de l’économie ou du social, on constate qu’il y a une véritable fracture. Dun côté il y a le peuple et de l’autre, le pouvoir ».

TSHISEKEDI BENEFICIE DES REFORMES DECLENCHEES SOUS KABILA

Ce bras droit de Joseph Kabila estime qu’il n’y a rien de nouveau sous le Régime actuel,  l’administration Tshisekedi « bénéficie des réformes » déclenchées pendant leur règne. A l’en croire, l’actuel Budget national en examen au Parlement (11 milliards USD NDLR) était déjà le cas avec le gouvernement qu’il formait avec la coalition de Félix Tshisekedi.

A côté de cela, le pouvoir actuel bénéficie des réformes engagées par Kabila dans le Code minier. D’après Mwilanya, hormis l’apport du financement extérieur, le gros des recettes est issu de l’industrie minière. 

« Si on veut encore accroître les recettes il faut poursuivre ces réformes. L’enjeu n’est pas le chiffre, mais la mobilisation des recettes », dit-il.

Dans l’actif de Joseph Kabila, le député national FCC note plusieurs acquits, notamment l’organisation de la première passation pacifique du pouvoir ; Joseph Kabila n’a pas tripatouillé la Constitution ; il a respecté le nombre de mandats, etc. Aucun coup de feu en rapport avec cette passation n’a été tiré et, trois ans après, celle-ci tient. Malheureusement, constate-il, alors qu’on devrait reconnaissance à Joseph Kabila, il est devenu une cible. Il semble aujourd’hui très en retrait.

UN FCC DECHIRE

Joseph Kabila envisage un grand retour alors que le FCC, sa plateforme politique, est actuellement fragilisé. Plusieurs blocs qui s’opposent y sont formés. Plusieurs questions divisent les membres du FCC, la crise de leadership, les ambitions, les postes de la CENI. 

Raymond Tshibanda, qui avait reçu pour mission de remettre de l’ordre a failli lui aussi à la mission. Joseph Kabila a donc la lourde tâche de racoler les morceaux de cette grande machine qui a subi une forte déstabilisation après le divorce avec le CACH. Plusieurs députés FCC ont traversé de l’autre côté de l’Union sacrée. 

Dieumerci Kalewu

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