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Gouvernement d’union nationale : « Il faut se passer de l’Union sacrée et des politiques » (Dieudonné Nkishi) Alors que Félix Tshisekedi a annoncé la formation d’un gouvernement d’union nationale, Dieudonné Nkishi, président du parti Congo Positif et membre de l’Union sacrée, appelle à un changement radical. Pour lui, il est temps de dépasser les clivages politiques et de puiser dans toutes les forces vives de la nation pour faire face à l’agression rwandaise. « Le pays est agressé depuis 30 ans, et nous devons enfin mettre un terme à l’incursion de l’armée rwandaise sur notre territoire. Cela exige des hommes et des femmes d’intégrité, de patriotisme, et qui travaillent uniquement pour le Congo », affirme Dieudonné Nkishi dans l’émission Face-à-face sur Top Congo FM. Selon lui, ces compétences ne se trouvent pas uniquement dans la sphère politique. Il y a des Congolais capables dans d’autres secteurs, et pourtant, nous n’avons jamais exploré ces viviers. Des chercheurs, des universitaires, des experts passent leur vie à analyser la situation, mais personne ne centralise leurs travaux pour en faire des solutions concrètes. Dieudonné Nkishi ne mâche pas ses mots lorsqu’il évoque l’état des partis politiques congolais. Pour lui, ils ont montré leurs limites. D’ailleurs, avons-nous de vrais partis politiques ? Ce sont plutôt des entreprises politiques dirigées par des entrepreneurs politiques qui investissent pour récupérer leur mise. Il pointe du doigt un système opaque où aucun parti ne peut dire combien de militants achètent des cartes, cotisent et participent à sa vie. Ce ne sont que des structures financées par une poignée d’individus qui décident de tout. Il faut refondre la loi de 2004 sur les partis politiques. Une guerre d’intelligence Pour Dieudonné Nkishi, la RDC est confrontée à une guerre d’un nouveau type. Le Rwanda ne dépense même pas énormément pour occuper nos territoires. Il ne livre pas de véritables batailles militaires. Il s’agit d’une guerre d’intelligence, et nous devons y répondre par l’intelligence. Cela signifie aller chercher d’autres profils, au-delà des cercles traditionnels. Toutefois, il concède que si, au sein de l’Union sacrée et des partis politiques, il y a des individus compétents, honnêtes et patriotes, ils peuvent être retenus. Mais il faudra sélectionner des personnes, pas des quotas de partis. L’urgence, selon Nkishi, est de créer une cellule interinstitutionnelle capable de coordonner la riposte. Il faut un cadre multidimensionnel qui analyse en profondeur chaque aspect de la guerre : armée, renseignement, diplomatie. Il ne s’agit plus de réagir, mais d’anticiper. Nous devons déprogrammer ce que le Rwanda et ses soutiens ont mis en place contre nous. Se préparer à la guerre Pour Dieudonné Nkishi, il n’y a plus d’alternative. La guerre est désormais une option incontournable pour le Congo. Tout État doit être prêt à se défendre. Mais au-delà, nous avons un devoir de fierté nationale : préserver l’héritage reçu de nos aïeux. Cela passe par des réformes profondes. L’armée doit être réorganisée, car elle est au cœur de la souveraineté nationale. La refondation de l’État est également une priorité, pour qu’il soit capable de faire face aux menaces extérieures et intérieures. Le Parlement doit, dès la rentrée du 15 mars, prévoir une dotation budgétaire massive pour l’armée. Supprimer les dépenses inutiles et allouer au moins 50 % du budget national à la défense est une nécessité. Les dispositions constitutionnelles liées à la guerre doivent être adaptées. Certaines doivent être ajustées pour donner au président les moyens d’agir rapidement en temps de guerre. Il ne s’agit pas de modifier la durée des mandats, mais d’adapter notre cadre juridique au contexte actuel. Refondation de l’Union sacrée Enfin, Dieudonné Nkishi appelle à une refonte totale de la plateforme présidentielle. L’organisation, la vision, la gestion… Tout doit être repensé. Nous ne pouvons plus avancer avec les mêmes méthodes. Son message est clair : face à la menace existentielle qui pèse sur la RDC, les calculs politiques doivent cesser. Seule une mobilisation nationale, fondée sur l’intelligence et l’efficacité, pourra garantir la survie du pays.