Guerre dans l'est : "Il est scandaleux de penser que la RDC est responsable" (Lutundula)
Le Gouvernement congolais n'a pas dirigé des récents propos de la Communauté internationale sur la guerre dans l'est. Le ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, lundi devant la presse, a appelé l'ONU à éviter la politique de deux poids deux mesures.
La RDC, pour Chef de la diplomatie congolaise, exige de l'ONU simplement des sanctions.
“Nous n’attendons pas des miracles, nous disons qu’il y a une charte des Nations-Unies, il y a une série des conventions relatives aux droits de l’homme, il y a d’autres instruments juridiques qui régissent les relations entre les nations. Tirez tout simplement les conséquences de ces instruments juridiques. La loi n’a d’utilité que quand elle peut régler les différends, les conflits que ça soit à l’échelle nationale. Et pour cela, il faut la sanction. C’est ce que nous demandons”, a-t-il déclaré.
Selon Christophe Lutundula, les sanctions existent. Il a rappelé celles qui ont été infligées à la RDC, notamment l'interdiction d’importation des armes, l'obligation de notification d’achat des armes et l'interdiction de l’assistance en formation de nos militaires.
"Pourquoi la même sanction ne peut pas être appliquée à un pays qui achète des armes pour vendre à des mouvements terroristes ?”, s'interroge-t-il.
RAMER AU SENS CONTRAIRE
Refuser de sanctionner le Rwanda, c’est ramer au sens contraire de tous les instruments dont disposent les Nations Unies et l’Union Africaine, a-t-il insisté.
Et de renchérir : “Il n’est pas compréhensible que les Nations Unies qui sont contre l’impunité dans tous les domaines puissent supporter qu’on se donne des libertés vis-à-vis du droit international, des pratiques qui ont permis de décrier les conditions de paix”.
Par ailleurs, le vice-Premier ministre des Affaires étrangères a expliqué que ce que la RDC connait, dans sa partie Est, est un héritage qui a été légué à Félix Tshisekedi et qu’il s’emploie à régler cette facture de manière que la RDC puisse vivre dans la normalité.
COULOIR HUMANITAIRE
"C’est extrêmement grave, une erreur de penser que les autorités congolaises pensent qu’il y a un pays au monde qui résoudra les problèmes des Congolais. Il est incorrect que d’imposer à un pays d’accueillir les génocidaires... Lorsque la RDC voulait refouler les génocidaires, la voix est venue de la France. Il est scandaleux de penser que la RDC est responsable. Il est extrêmement grave et inadmissible que l’on vienne en RDC pour effectuer une mission noble et que par la suite vous faites le Ponce Pilate", fustige-t-il.
Et d'ajouter : "La RDC ne peut pas compter sur les Nations-Unies, mais avec les Nations-Unies. Est-ce que les pays membres permanents du Conseil de sécurité manquent les moyens pour imposer la paix au Congo ? Non".
Patrick Muyaya, qui souligne que jeter la balle dans le camp du Gouvernement « n'exonère en rien la communauté internationale de ses responsabilités » dans la crise qui sévit dans l’Est de la RDC.
« Nous savons que personne ne fera le boulot à notre place. Mais il appartient à l'organisation mondiale de tirer les conclusions », a fait savoir le porte-parole du gouvernement.
En visite en RDC le week-end dernier, les membres du Conseil de sécurité avaient déclaré que les autorités congolaises ont la responsabilité dans la situation qui prévaut dans l'est, à la place de s'attendre à tout de l'ONU. C'est le même discours qui avait été tenu par le Président français.
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