Joao Lourenço sur la guerre dans l'est de la RDC : "La réalité est toute autre"
Dans un entretien accordé à la RFI et la France 24 mercredi, le Président angolais a annoncé commencé le contact le M23, conformément à la mission lui confiée à Addis-Abeba, lors du sommet de l'Union Africaine.
« ces contacts ont déjà été pris par les autorités angolaises auprès de leadership du M23 sans résultat à ce stade. Ils ont commencé depuis hier [mardi le 28 février] », précise-t-il.
Joao Lourenço a rappelé que mettre fin à la guerre dans l'est de la RDC n'est pas simple.
« Ne tombons pas dans l’illusion que du jour au lendemain ça pourrait se terminer juste comme ça. Ce serait l’idéal, évidemment. Mais la réalité est toute autre », a-t-il déclaré.
Et d'ajouter : « Lorsqu’il s’agit de commencer un conflit armé, il survient comme ça : avec le premier coup de feu, tout est parti ! Quand on parle de mettre fin à un conflit armé, à une guerre, c’est bien plus compliqué et cela suppose du temps. Ce serait une illusion de croire que c’est simple et que l’on peut en finir avec un conflit du jour au lendemain ».
Il a illustré ses propos par le le cas de la crise entre la Russie et l'Ukraine.
« Personne ne sait à quel horizon ce conflit peut s’arrêter. Bien que tout soit fait pour y mettre un terme personne n’a de réponses très crédibles à ce sujet », a-t-il poursuivi.
Pour rappel, le sommet d’Addis Abeba a mandaté l’Angola pour entrer en contact direct avec le M23. Et ce, pour parvenir à un accord sur ces deux sujets : le cessez-le-feu et le cantonnement de ses effectifs.
« Ce même sommet d’Addis Abeba avait également pris la décision qu’une fois obtenu le cessez-le-feu, qu’il y ait déploiement automatique de la force régionale de l’Afrique de l’Est », a ajouté M. Lourenço.
Le sommet d’Addis Abeba avait quasiment validé les résolutions prises quelques semaines avant par les Chefs d’Etat de l’EAC concernant l’Est de la RDC, notamment le cessez-le-feu immédiat, le retrait de tous les groupes armés y compris le M23, le déploiement rapide et complet de la force régionale de l’EAC.
Un nouveau calendrier avait été élaboré avec des dates précises pour le retrait du M23 à partir du 28 février des zones occupées. Mais aucun signal dans ce sens sur le terrain. Malgré les multiples appels au cessez-le-feu, la rébellion poursuit l’offensive.
Le M23 exige un dialogue avec Kinshasa mais les autorités congolaises n’en veulent pas. Sur le plan militaire, la présence de la force régionale de l'EAC n'a pas résolu le problème sur le terrain. Les voix s'élèvent de plus en plus pour exiger son retrait.
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