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Joseph Kabila sort du silence et propose 12 mesures pour “sauver la RDC” Dans une rare adresse à la Nation, ce vendredi 23 mai, l’ancien président de la RDC, Joseph Kabila Kabange, est monté au créneau pour livrer un message fort, teinté d’inquiétudes mais aussi d’ambitions pour l’avenir du pays. Face à une situation politique et sécuritaire de plus en plus préoccupante, l’ancien chef de l’État a dévoilé un plan en 12 points, présenté comme une feuille de route pour « réconcilier les Congolais avec eux-mêmes et restaurer l’État ». Cette déclaration, qui intervient dans un contexte de regain de tension à l’Est et de crispation politique à Kinshasa, marque un retour remarqué sur la scène nationale de celui qui a dirigé la RDC de 2001 à 2019. Sans attaquer frontalement le régime en place, Joseph Kabila a lancé un appel à la rupture avec ce qu’il qualifie de « dérives autoritaires » et de « glissement progressif vers la dictature ». « Il faut mettre fin à la dictature, restaurer les libertés fondamentales, rétablir l’État de droit et redonner la parole au peuple », a-t-il martelé, en insistant sur la nécessité de restaurer la démocratie sur des bases solides. Sécurité, souveraineté et diplomatie régionale L’ancien président a également dénoncé la présence croissante de forces étrangères sur le sol congolais, appelant à leur retrait immédiat. Il a proposé la neutralisation des groupes armés, nationaux comme étrangers, et leur rapatriement dans leurs pays d’origine, conformément aux instruments juridiques internationaux. Dans une perspective plus large, il a plaidé pour la relance d’un dialogue sincère et permanent avec les pays voisins, en vue de restaurer la paix et le développement durable dans la région des Grands Lacs. « La RDC ne peut se construire durablement dans un environnement instable. La paix chez nos voisins est aussi notre paix », a-t-il souligné. Une gouvernance à rebâtir Autre axe fort de son message : la relance économique. Kabila appelle à la mise en place d’une bonne gouvernance économique, jugeant prioritaire la relance du développement national à travers des réformes structurelles et une gestion rigoureuse des ressources publiques. Il évoque également le rétablissement de la crédibilité du pays auprès de ses partenaires au niveau régional, continental et international. Mais c’est sans doute sa proposition de réconciliation nationale qui aura le plus résonné. En appelant à « reconstruire la cohésion nationale » et à « réconcilier les Congolais », Joseph Kabila laisse entendre qu’il souhaite initier un nouveau processus de dialogue national inclusif. Pour plusieurs observateurs, cette déclaration pourrait bien ouvrir la voie à une initiative politique majeure dans les mois à venir, peut-être même une forme de transition nationale. Un retour en politique ? Si Joseph Kabila ne s’est pas exprimé sur ses ambitions personnelles, cette sortie publique sonne comme un avertissement aux actuels détenteurs du pouvoir. Elle révèle aussi que l’ancien président, resté jusqu’ici discret, entend à nouveau peser sur le débat national. Reste à savoir quelle réception lui sera faite, dans une scène politique fragmentée et en pleine effervescence à l’approche des échéances locales et provinciales. Les 12 propositions de Joseph Kabila 1. Mettre fin à la dictature 2. Arrêter la guerre 3. Rétablir l’autorité de l’État sur toute l’étendue du territoire national 4. Restaurer la démocratie et l’État de droit 5. Rétablir les libertés fondamentales 6. Réconcilier les Congolais et reconstruire la cohésion nationale 7. Relancer le développement par une bonne gouvernance économique 8. Relancer le dialogue avec les pays voisins pour la paix régionale 9. Rétablir la crédibilité diplomatique et internationale de la RDC 10. Neutraliser les groupes armés et organiser leur rapatriement 11. Mettre fin à l’utilisation de mercenaires 12. Ordonner le retrait immédiat des troupes étrangères