Jules Alingete aux politiques : « Aucun dossier ne sera enterré »
Jules Alingete, inspecteur chef de service de l’Inspection général des finances, dresse un bilan positif du travail que son équipe a effectué depuis qu’il est à la tête de cette institution, treize mois déjà. D’après lui, ce travail contribue à la meilleure santé financière de la RDC.
Jules Alingete est déterminé à en finir avec les détournements des deniers publics. Dans une interview publiée mardi 31 août sur Jeune Afrique, il a annoncé qu'il traquera tous les voleurs de l'argent de l'État sans tenir compte de coloration politique. « Opposition ou majorité, l’IGF n’épargnera personne », a-t-il dit.
Pour marquer l’impartialité de son institution, Jules Alingete met en garde la classe politique congolaise, assurant qu’« aucun dossier ne sera enterré ». Déjà, Alingete reconnaît que sa patrouille financière a commencé à mettre mal à l’aise les gestionnaires.
« C’est la première fois dans l’histoire de notre pays qu’un organe de contrôle arrive ainsi à inquiéter les membres du Gouvernement. Que certains mandataires sont révoqués, ou même emprisonnés. On peut déjà constater que ceux qui sont aux affaires actuellement réfléchissent avant de se permettre des actes délictueux », déclare-t-il.
D'un ton menaçant, Jules Alingete avertit : « Je vous préviens et je le dis à ceux qui sont en train de gérer les fonds publics, qu’ils soient des entreprises publiques, des établissements publics ou issus du Gouvernement, nous n’allons pas baisser la garde ».
En ce qui concerne l’audit de la gestion de la présidence de la République démarré il y a trois mois, Jules Alingete indique qu’il est aujourd’hui en phase finale. Cet audit porte sur les effectifs et sur tous les contrats signés par la présidence.
« Des observations ont été adressées aux différentes personnes concernées, et lorsque les réponses auront été apportées, les conclusions seront rendues publiques, en toute transparence », affirme-t-il.
Jules Alingete a souligné que l’IGF a grandement besoin de la Cour des comptes, car estime-t-il que son institution est la seule à subir actuellement les attaques des prédateurs.
S’agissant des allégations selon lesquelles que l’IGF épargne les membres du pouvoir actuel dans ses enquêtes, Jules Alingete a rappelé les altercations qu’il a avec deux membres du Gouvernement.
« Vous savez que nous avons des incompréhensions avec deux membres du gouvernement, ce n’est pas un secret. Nous soupçonnons des malversations au sein des ministères de la Formation professionnelle et de l’Enseignement. Or les ministres concernés sont tous deux membres de l’Union sacrée », rencherit-il.
L'inspecteur chef de service confirme les menaces dont il est victime, mais cela ne l'empêche pas de faire son travail, surtout que le président de la République qui le soutient est dans la vision de la bonne gouvernance.
« Je suis inspecteur des finances depuis trente-quatre ans. J’ai choisi un métier difficile. Quand un soldat va à la guerre, il est conscient qu’il peut prendre une balle. Mais je n’ai pas peur, car je sais que c’est un travail noble, un travail pour la République », conclut-il.
Dieumerci Kalewu
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