Martin Fayulu_photo tiers

Kinshasa : Fayulu mis à rude épreuve par Ngobila et Mboso


Kinshasa : Fayulu mis à rude épreuve par Ngobila et Mboso

Les dernières nouvelles de Kinshasa semblent être un programme bien déterminé de déstabilisation de Lamuka, estiment certains observateurs.

Le samedi 25 septembre, le gouverneur de la ville-province de Kinshas, Gentiny Ngobila, avait interdit l’organisation des marches populaires entre l’aéroport de N’Djili et le pont Matete ainsi qu’au centre-ville. Cette décision a été prise au cours d’une réunion qui a réuni autour de l’autorité urbaine les responsables des formations et plateformes politiques.

Pour cause, selon l’Hôtel de ville, cette décision permettrait la sécurisation des citoyens, la protection des personnes et de leurs biens et la fluidité du trafic routier, d’autant plus que l’aéroport de N’Djili est la principale voie d’entrée et de sortie de la capitale.

En outre, Gentiny Ngobila a pris cette décision consécutivement aux incidents survenus lors de la dernière marche de Lamuka et Nogec le mercredi 15 septembre dernier.

L’on se demande si la décision de Ngobila n’enfreint pas la Constitution et autres traités internationaux dont la RDC est signataire. Ceux-ci garantissent à tout Congolais ou groupe d’individus de marcher librement.

Le droit de manifester, ou droit à la liberté de réunion pacifique, est un droit fondamental garanti par l’article 20 de la Convention universelle des droits de l’homme. L’État doit le faciliter et le protéger. C’est un droit fondamental, lié à la liberté d’expression, qui ne peut être limité que sous certaines conditions. 

Tel que le propose la Commission nationale des droits humains (CNDH) dans son rapport de monitoring de la dernière marche de Lamuka, le gouverneur ne devrait-il pas garantir ce droit en encadrant les marches par la police ?

D’autres observateurs révèlent que la décision du gouverneur est prise pour coincer Lamuka qui prévoit une marche ce 29 septembre pour contester, comme le 15 septembre, la nouvelle loi sur l’organisation de la CENI. 

On le sait tous que la Tshangu est considérée comme le fief de Martin Fayulu. C’est ce qui justifierait que toutes les manifestations populaires que cet opposant organise sont concentrées sur cette partie de la capitale.

C’est le cas de la dernière marche, malheureusement interdite et réprimée par la police, qui avait pour point de rassemblement la Tshangu.

Interdire la marche à la Tshangu ne serait-il pas une épreuve pour Fayulu sur sa capacité à mobiliser en dehors de la Tshangu ? Car déjà, Camp Luka, un autre fief de Fayulu, est désormais en train d’être assiégé par Mboso, président de l’Assemblée nationale et proche du Chef de l’Etat.

Ce dernier organise désormais plusieurs activités dans ce coin de la capitale.

Comme un vrai malin, pourrait-on dire, Mboso s'offre aussi la Tshangu. Le dimanche 26 septembre, il a mobilisé des centaines de personnes à Masina. 

Christophe Mboso a invité la population de ce coin à soutenir Félix Tshisekedi.

« Il faut que le peuple soutienne les institutions. Félix Tshisekedi nous a honorés. Je vous demande, vous mes frères de Tshangu de le soutenir. Chaque pays a toujours eu un seul président. Notre président, c’est Félix Tshisekedi », a-t-il déclaré.

Le président de l'Assemblée nationale et Martin Fayulu, ne jouent-ils pas sur la fibre tribale pour gagner la Tshangu et Camp Luka ? Les populations de ces coins sont à majorité originaire du Grand Bandundu comme ces deux leaders. Ces derniers n'ont pas jusqu'à ce jour organisé leurs activités dans d'autres coins de Kinshasa.

Martin Fayulu et son clan politique ont eux aussi rejeté la décision du gouverneur. Ils ont leur itinéraire pour la marche de ce 29 septembre qui a pour point de rassemblement la Tshangu, à Masina.

Dieumerci Kalewu

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