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La RDC 63 ans après...


La RDC 63 ans après...

30 juin 1960-30 juin 2023 : la RDC totalise 63 ans depuis son accession à l’indépendance. Au-delà de la célébration symbolique de cet événement, cette journée offre l’occasion de faire le bilan. 

La RDC 63 ans après traverse une importante crise. L’absence du sens de l’Etat, la pauvreté et l’accentuation des inégalités sociales, le règne de l’injustice et l’institutionnalisation de la corruption, la régression des libertés publiques, le dépeignent encore et toujours. Son système institutionnel est à la fois instable et contesté. La crise de l’Etat et du leadership des institutions bloque l’expansion de l'armée démocratie. 

En 63 ans d’indépendance, la population n’a pas accès à l’électricité, à l’eau potable et aux soins de santé de qualité. L’espérance de vie est réduite de moitié.

Plus ça change plus c’est la même chose

Soixante trois ans après l’indépendance, le peuple se retrouva devant un autre 30 juin 1960. Il s’agit de la date du 24 janvier 2019. Elle était censée marquer le changement. Ce jour-là, il y a passation démocratique du pouvoir entre Joseph Kabila et Félix Tshisekedi Tshilombo. 

On vit des gens pleurer de joie. Ils étaient nombreux, comme le 30 juin 1960, à fêter cette victoire démocratique qui fut ressentie comme une nouvelle libération, un départ, cette fois effectif, vers le paradis tant attendu.

Cinq ans après ce succès démocratique, la situation n’a guère évolué. Elle s’est cependant empirée. Les Congolais ont continué à broyer du noir. 

A l’évidence, quand on les interrogent s’ils sont plus heureux qu’il y a 63 ans, les plus optimistes de congolais sont pris de doute et réduits à l’attente d’un miracle divin; les plus pessimistes ne demandent pas mieux que de vendre le pays aux enchères pour s’en partager le bénéfice. Les plus radicaux réclament le retour des « Noko » (les oncles), c’est-à-dire les colons belges. Bref, c’est une population marquée au coin de la déception de l’échec des promesses non tenues qui exprime ses frustrations au travers des propos que l’on croyait ensevelis et qui menacent la survie du projet de la construction de l’identité nationale.

A Kinshasa, mégapole de plus de 12 millions d’habitants, les activités informelles gagnent tous les secteurs y compris le spirituel et la religion. Le banditisme, les vols à mains armés, les kuluna, les Mobondo, fruits de notre mauvaise gestion et égoïsme, refont surface. Où se trouve le peuple 63 ans après l'indépendance ? Nulle part!

Les procès quasi théâtralisés, la médiocrité du social, la dépravation des mœurs, l'infiltration de l'armée et autres services stratégiques, la lutte pour la conservation du pouvoir à tous les niveaux, la trahisons sur les champs de bataille décriées par ceux là même qui se battent pour nous défendre et défendre le territoire national, et surtout l'éternelle guerre à l'Est de la République Démocratique du Congo, et cette menace de balkanisation.

Soixante trois ans, durant, la RDC semble encore incapable de défendre son intégrité territoriale et subvenir aux besoins de son peuple. La RDC, ne sachant à quel Saint se vouer, recourt aux autres pour défendre ses terres. Elle devient quasiment la risée de tous.

Dans ce contexte d'insécurité et de ses multiples défis dans plusieurs domaines, le pays est appelé plus que jamais  à s’affranchir de bien des freins qui empêchent l’avion RDC de décoller en misant sur le vrai capital : les ressources humaines. La vraie indépendance, qui revêt aujourd’hui un caractère économique, en dépend grandement pour « produire du made by Congo » et se libérer du fardeau très coûteux en devises des importations massives des produits des autres.

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