Lamuka : Depuis Boende où il séjourne, Fayulu défie Jules Alingete
L’opposant congolais Martin Fayulu appelle à un audit financier de la CENI sous Corneille Nangaa. Dans un meeting populaire tenu le samedi 5 mars dernier à son arrivée à Boende, dans la province de Tshuapa, le coordonnateur du présidium de Lamuka a fustigé le silence de l’Inspection générale des Finances (IGF) face à ce dossier.
Selon Fayulu, Corneille Nangaa, ancien président de la CENI, et Norbert Basengezi, son adjoint, ont dépensé près de 2 milliards USD dont la moitié n’est pas justifiée.
« Nous ne savons pas où est partie la moitié de l’argent. Quand est-ce que Jules Alingete va s’occuper de ce dossier ? », s’est-il interrogé.
Le président de l’Ecidé estime que Jules Alingete, inspecteur chef de service de l’IGF, ne travaille pas en toute impartialité, il serait, d’après lui, au service du pouvoir pour faire la chasse à la sorcière.
Déjà, Fayulu accusait l’équipe de Nangaa de travailler pour l’ancien Président Kabila. Félix Tshisekedi a atterri au pouvoir, pour lui, à la suite d’un deal avec Joseph Kabila. C’est la raison pour laquelle, Jules Alingete, qui est au service du pouvoir actuel, ne peut pas auditer la gestion de Corneille Nangaa, qui a promulgué Tshisekedi président tout en détournant, indique Fayulu, le pouvoir du peuple.
Parmi les institutions auditées par les inspecteurs de l’IGF, Jules Alingete n’a jamais cité la CENI. Lors d’une de ses interviews accordées à la presse, il avait fait savoir que la Présidence n’empêche jamais à l’IGF d’effectuer une quelconque mission.
Au premier semestre de l’année dernière, Corneille Nangaa avait présenté à l’Assemblée nationale le rapport des activités de la CENI sous son leadership. Ledit rapport a été jugé recevable.
Pendant ce temps, Fayulu n’apporte aucun crédit à l’actuel bureau de la CENI. Il a demandé à la population d’adhérer aux prochains mouvements de masse qu’il organisera avec ses partenaires pour exiger la réforme de la loi électorale enfin de garantir des élections libres et transparentes en 2023.
« Nous nous battons pour que les élections soient transparentes. Nous allons organiser des manifestations. Attendez le mot d’ordre (…). En 2023, vous devrez surveiller le vote. Après avoir voté, vous publierez ces résultats et vous exigerez qu’ils publient les vrais résultats. Nous nous battons pour des élections transparentes », a renchéri Fayulu.
DIABOLISATION
Martin Fayulu s’est dit être victime de diabolisation orchestrée par ceux qu’il qualifie des ennemis du peuple. « J’ai entendu qu’ils vous ont donné de l’argent pour ne pas venir m’accueillir. C’est honteux. 2023 arrive », a-t-il regretté.
Martin Fayulu est également revenu sur l’affaire RAM qu’il qualifie des détournements alors qu’à la base, rien n’est effectué en retour pour la population qui a payé par force la redevance RAM.
« Il n’y a pas des routes à Boende. Pourtant, ils se targuent d’être puissants. Qu’est-ce qu’ils ont fait ici? Ils détournent l’argent et vous obligent d’être comme des mendiants. Regardez l’histoire du Ram. Nous avons gagné cette bataille, il faut maintenant engager la bataille du remboursement. Il semble que c’est plus de 500 millions. Ils doivent rembourser », exige celui que ses sympathisants appellent affectueusement "le président élu".
Martin Fayulu continue son safari dans le grand Equateur. Son équipe renseigne qu’il pourra regagner Kinshasa dans les tout prochains jours. Il pourra tenir probablement un meeting populaire à son retour.
Dieumerci Kalewu
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