Lien entre Kabila et le M23 : « Nous disposons d’une multitude d’informations et de faits » (Jacquemain Shabani) Dans une interview accordée à TV5 diffusée ce dimanche 20 avril, Jacquemain Shabani, vice-premier ministre en charge de l’Intérieur, a frontalement mis en cause l’ancien président Joseph Kabila. Selon lui, l’ancien chef de l’État aurait séjourné à plusieurs reprises dans la capitale rwandaise, entretenant des liens étroits non seulement avec le M23, mais également avec l’armée rwandaise. « Nous disposons d’une multitude d’informations et de faits », a affirmé Shabani, assurant que les renseignements collectés par les services compétents étayent ces accusations. Ces révélations surviennent quelques heures après la suspension, par arrêté ministériel, du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), formation politique fondée et dirigée par Joseph Kabila. Selon le VPM de l’Intérieur, cette mesure s’applique « sur toute l’étendue du territoire national » et s’inscrit dans le cadre d’une action plus large visant à neutraliser les forces considérées comme proches ou complices des rebelles. Le ministre dénonce « l’attitude ambiguë » de Joseph Kabila, sénateur à vie et autorité morale du PPRD, pour son silence face à ce qu’il qualifie d’agression rwandaise. Le communiqué regrette l’absence de condamnation publique de sa part malgré l’occupation d’une portion du territoire national, notamment la ville stratégique de Goma. Des poursuites judiciaires en cours Le gouvernement ne s’arrête pas là. Des poursuites judiciaires ont été engagées contre Joseph Kabila. Dans un communiqué signé vendredi 18 avril 2025, le ministre congolais de la Justice, Constant Mutamba, a annoncé avoir ordonné l’ouverture de poursuites judiciaires contre l’ancien président Joseph Kabila pour sa « participation directe à l’agression menée par le Rwanda », à travers le mouvement rebelle AFC/M23, qualifié de terroriste par Kinshasa. Le ministre a donné injonction à l’Auditeur général des FARDC et au Procureur général près la Cour de cassation de lancer les procédures à l’encontre de Joseph Kabila Kabange. Parallèlement, la saisie de l’ensemble de ses biens, mobiliers et immobiliers, a été requise. Des restrictions de mouvement ont également été imposées à ses collaborateurs présumés impliqués dans cette affaire, qualifiée de haute trahison à l’égard de la Nation. PPRD accuse le régime Selon plusieurs médias, Joseph Kabila aurait passé la nuit du vendredi 18 avril à Goma, dans l’une de ses résidences privées. D’autres sources affirment cependant l’avoir aperçu au Rwanda, sans qu’il soit possible de confirmer s’il a effectivement franchi la frontière. L’un de ses proches, cité par 7sur7.cd, assure que l’ancien chef de l’État est de retour « comme ambassadeur de paix », et non pour rejoindre une opposition armée. Intervenant le samedi 19 avril sur Top Congo FM, Ferdinand Kambere, secrétaire permanent adjoint du PPRD, a démenti avec vigueur les rumeurs de retour de Joseph Kabila à Goma, actuellement sous occupation des rebelles du M23. « C’est une fausse rumeur orchestrée par le régime », a-t-il dénoncé, fustigeant un « acharnement contre la personne de Joseph Kabila ». « Nous avons un bureau fédéral à Goma avec un secrétariat. Aucun membre du parti n’a confirmé la présence du président Kabila dans cette ville », a-t-il insisté, rejetant les spéculations. Le PPRD ne s’est pas encore officiellement exprimé sur les décisions du gouvernement.
Laissez-nous un message