Lubumbashi : bataille de succession au sein de l’Unafec du feu Kyungu wa Kumwanza
Des manifestations populaires ont été observées mardi 5 mars à Lubumbashi. Plusieurs jeunes de l'Union Nationale des Fédéralistes du Congo (UNAFEC), visiblement en colère, étaient descendus dans la rue pour contester la décision du ministère de l’Intérieur.
Ce dernier a reconnu Bertin Kanunu comme nouveau président de l'UNAFEC, puisque, selon plusieurs cadres de l'UNAFEC, il était le premier vice-président de Kyungu. Il est désigné pour assurer l’intérim jusqu'à la tenue de la convention pour doter l'UNAFEC des nouveaux responsables.
Il avait fallu l’intervention des éléments de la Police et des FARDC pour que la situation revienne à l’ordre. Ces jeunes brûlaient des pneus à plusieurs endroits, obligeant les marchands à fermer leurs activités. Toutes les activités économiques au marché central de la Kenya sont restées fermées.
« Nous avons fermé toutes nos activités pour éviter qu'on nous pille. Ils brûlent des pneus et chassent tout le monde », expliquait un marchand trouvé au niveau du marché Njanja situé à cheval entre la commune de la Kenya et celle de Kamalondo.
Le parti du feu Kyungu est au bord de l’éclatement. L’on assiste à une crise interne de succession depuis le décès de son fondateur. Jean Lungange Umba a été désigné comme président intérimaire du parti. Mais il a été récusé par le secrétariat général à l'intérieur qui a été saisi par Lama Mukalay, secrétaire général du parti de Kyungu wa Kumwanza.
Dans une mise au point en janvier dernier, Mireille Masangu, épouse du feu Antoine Gabriel Kyungu wa Kumwanza, déclarait : « En toute vérité, le président Kyungu wa Kumwanza, à sa mort, il ne nous a pas dit qu'après lui, il nous faut placer son fils à la tête du parti UNAFEC, il nous a plutôt dit d'aller de l'avant, c'est-à-dire que derrière lui, il y a des gens, des co-fondateurs du parti ».
Quant à la tenue du congrès, elle avait précisé que la convention pour la succession de Gabriel Kyungu n'est pas à l'ordre du jour, l'essentiel pour l'instant, expliquait-t-elle, c'est de reconnaître d'abord celui qui est en fonction et envisager le congrès quelques mois avant la tenue des élections en 2023.
« Nous ne sommes pas prêts pour la convention, le congrès que certains sont en train de réclamer ne peut être envisagé que si tous acceptent d'abord ceux qui dirigent le parti, Umba Lungange comme président national. La convention, elle aura lieu mais avec priorité de reconnaître Umba Lungange comme successeur de Kyungu wa Kumwanza. A l'approche des élections, comme c'est prévu en 2023, nous serons tous ensemble avec les présidents fédéraux de toute la République, peut-être en juin ou juillet 2023 pour parler de qui soutenir lors des élections et non maintenant. On peut même laisser celui qui assure l'intérim jusqu'aux élections et envisager de changement après les élections de 2023 », poursuivait-elle.
Dieumerci Kalewu
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