Nouvelles résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU : Diversion pour ne pas sanctionner le Rwanda ?
La levée du régime de notification sur les achats d’armes et autres équipements militaires exigé à la RDC semble être une victoire diplomatique à placer dans l’actif du pouvoir en place.
Le Gouvernement avait initié plusieurs plaidoyers et lobbyings pour aboutir à cette nouvelle résolution du Conseil de la sécurité de l’ONU. Ce dernier a aussi renouvelé le mandat de la Monusco pour un an malgré des manifestations populaires qui exigeaient le départ définitif de la mission onusienne de la RDC.
Au-delà de ces résolutions, les Congolais s’attendaient aussi à ce que le Conseil de sécurité de l’ONU sanctionne le Rwanda et de faire pression sur le M23.
« Nous pensons que le Rwanda devrait subir des sanctions des Nations-Unies et des pays amis pour faire à ce que nos frères puissent rentrer dans leurs villages au niveau de Nyiragongo et de Rutshuru », a souligné Etienne Kambale, acteur de la société civile du Nord-Kivu.
Et d’ajouter : « Nous ne voyons pas que le travail est en train d’être fait comme nous l’entendons du fait que c’est notre droit et pas une faveur. Ils (NDLR : membres du Conseil de sécurité) ont l’obligation de travailler d’arrache-pied, ils doivent changer cette façon de faire et nous rassurer que nos frères et sœurs ont le droit de rentrer dans leurs entités ».
MONUSCO
La Communauté internationale jusqu’à ce jour, malgré les preuves de plusieurs enquêtes, continue de dénoncer le Rwanda sans le sanctionner.
En outre, le nouveau mandat de la Monusco ne tient pas compte que la RDC est en situation de guerre dans sa partie est.
RUSSIE
Pour Anna Evstigneeva, représentant permanent adjoint de la Fédération de Russie aux Nations unies, le texte qui renouvelle le mandat de la Monusco présente des lacunes.
Elle dénonce la pratique consistant à confier des tâches d’ordre secondaire de maintien de la paix alors que nous sommes face à des situations de conflit armé.
« Dans des situations où certains États vivent une escalade dramatique du conflit armé, où des civils meurent et où la question centrale est de savoir ce que le Conseil de sécurité peut faire pour aider, nos discussions essentielles se limitent aux pouvoirs des Casques bleus dans la région de la surveillance des droits de l'homme, de l'analyse de genre et d'autres aspects non essentiels. Celles-ci peuvent également être très importantes en soi, mais de telles discussions occultent la tâche principale du Conseil de sécurité telle qu'envisagée par la Charte des Nations Unies, qui est le maintien de la paix et de la sécurité internationales et l'élaboration de décisions politiques pour le règlement des conflits », a-t-elle déclaré.
Elle a appelé ses collègues à y réfléchir particulièrement en ce qui concerne la RDC, où les Nations unies essaient de trouver des solutions durables et de protéger les civils de la violence depuis 20 ans.
Au-delà de cette critique, Anna M. Evstigneeva a indiqué avoir appuyé la prorogation du mandat de la MONUSCO. « Il s’agit d’un moment décisif pour la RDC qui fait face à des difficultés dans l’est », a-t-elle déclaré.
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