Présidentielle en RDC : Les grands absents Les élections générales se pointent à l’horizon. Les opérations de dépôt des candidatures à la présidentielle ont pris fin depuis le dimanche dernier. Si les uns présagent le glissement, du côté du pouvoir et de la CENI on rassure la tenue des élections dans le délai constitutionnel, soit le 20 décembre prochain. Cependant, l’on assiste à un autre décor spécialement pour cette édition. Jean-Pierre Bemba, Vital Kamerhe et Joseph Kabila ne sont pas candidats comme en 2006 ou 2011 et 2018. Félix Tshisekedi, candidat à sa succession, a engrangé de nombreux soutiens en s'offrant Jean-Pierre Bemba et Vital Kamerhe. Le décor est planté pour une stratégie géopolitique pour faire face à une opposition qui combat en ordre dispersé. Jean-Pierre Bemba : puissant en Equateur Jean-Pierre Bemba, autorité morale du MLC, s'est rangé aux côtés de la candidature du président Tshisekedi. Le chairman, ancien vice-président de la République et actuellement Vice-premier ministre en charge de de la Défense, est toujours très puissant en Equateur. 2 ème à l'élection présidentielle de 2006, Jean-Pierre Bemba avait d’ailleurs été condamné à 18 ans de prison par la Cour pénale internationale (CPI) pour des crimes commis par ses miliciens en République centrafricaine, avant d’être acquitté en appel en 2018. Aujourd'hui, bras droit du Chef de l'État, le camp Tshisekedi espère s’assurer les voix des électeurs de l’Equateur, le fief du MLC. Vital Kamerhe passe son tour : allié incertain ? Le patron de l’UNC nommé à un poste gouvernemental-clé, Vice-premier ministre, ministre de l'économie, est revenu en force sur la scène politique congolaise après son récent acquittement. Condamné à 20 ans de prison, ramenés à 13 en appel, pour détournement de fonds publics, l’ancien président de l’Assemblée nationale a été blanchi par la justice congolaise. Un acquittement jugé « très politique ». « Faiseur de président », « le Pacificateur », comme l’ont surnommé ses proches, a été 3e à l'élection présidentielle de 2011. Pour la prochaine présidentielle, Vital Kamerhe jouera un rôle central. Le président de l’UNC ne sera donc pas candidat, il a décidé de rouler pour Tshisekedi, notamment pour faire campagne à l’Est du pays, où le président a beaucoup perdu de sa popularité. Kamerhe est notamment très fort à Bukavu, sa ville natale. Cependant, on se souvient aussi de plusieurs contentieux entre les deux hommes. L’accord de coalition électorale avec Félix Tshisekedi, signé en 2018, qui prévoyait que Vital Kamerhe occuperait la Primature en cas de victoire du patron de l’UDPS et le passage par la case prison, qui reste en travers de la gorge à Vital Kamerhe. Joseph Kabila boycotte Joseph Kabila, à la tête du pays pendant 17 ans, et sa famille politique, PPRD et FCC ne participeront pas aux élections de décembre 2023. Pour eux, le refus par la Ceni d’un audit du fichier électoral indépendant a été le coup de trop. Kabila avait annoncé à la fin du printemps qu’il allait s’exprimer. Jusqu’ici, l’homme au verbe rare se fait toujours attendre. Ses proches assurent que c’est “imminent”. En juin dernier, Kabila avait annoncé à la fin du printemps qu’il allait s’exprimer sur la situation générale de la RDC. Jusqu’ici, l’homme au verbe rare se fait toujours attendre. Pour rappel, son dauphin, Emmanuel Ramazani Shadary était 3e à l'élection présidentielle de 2018. Peut-on dire que le candidat-président en s'offrant le soutien de deux poids lourds de la politique, les a-t-il neutralisés pour le scrutin à venir ? L'avenir nous en dira plus. Car, le paysage politique congolais est en perpétuel mouvement.
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