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Projet fantôme de la construction d’une prison à Kisangani : après auditions, le procureur accable Mutamba


Projet fantôme de la construction d’une prison à Kisangani : après auditions, le procureur accable Mutamba Dans un rapport explosif transmis à l’Assemblée nationale, le procureur général près la Cour de cassation révèle de graves soupçons de détournement de fonds publics impliquant le ministre de la Justice, Constant Mutamba, dans l’affaire de la construction d’une prison à Kisangani. Ce rapport fait suite à deux auditions du ministre par le procureur. Ce dernier sollicite désormais l’autorisation du Parlement pour engager des poursuites à l’encontre de Constant Mutamba, au cœur d’un dossier aux ramifications inquiétantes. Selon le document, la société Zion Construction, désignée pour exécuter ce projet d’envergure estimé à plus de 38 millions de dollars, ne serait en réalité qu’une société de façade créée de circonstance. Le rapport précise également que les personnes présentées comme “associés” de cette entreprise sont introuvables. Les adresses figurant dans les statuts sont fictives, et plusieurs de ces individus font l’objet d’avis de recherche. À la lumière des éléments collectés, Zion Construction ne semble avoir aucune existence réelle sur le terrain : elle ne disposerait ni d’infrastructure, ni de personnel connu. Aucun site identifié à Kisangani Autre révélation inquiétante : les enquêtes menées sur place, à Kisangani, montrent qu’aucun site n’a été identifié ni réservé pour accueillir la future prison. Les services provinciaux du cadastre de la Tshopo affirment n’avoir reçu aucune demande d’attribution ni enregistré aucune opération de bornage à ce sujet. Lors de son audition, le ministre Mutamba a pourtant affirmé qu’un site avait bel et bien été identifié, tout en reconnaissant ne jamais s’y être rendu ni en connaître la localisation exacte. Le parquet y voit une contradiction majeure, révélatrice d’un amateurisme certain, voire d’une intention délibérée de dissimulation. 19 millions déjà transférés… mais bloqués à temps Le rapport indique en outre que 19 millions de dollars ont déjà été versés sur le compte bancaire de la société incriminée. Toutefois, une intervention conjointe du CENAREF (Cellule nationale des renseignements financiers) et du procureur de la République a permis de geler les fonds à temps, évitant ainsi une perte irréversible pour les finances publiques. Le procureur estime que cette opération illustre un système frauduleux bien structuré, qui aurait bénéficié d’une certaine protection au sommet du ministère de la Justice. Le parquet demande la levée de l’immunité Considérant la gravité des faits faux en écriture, usurpation d’identité, usage de faux, et surtout détournement de fonds publics, le procureur général demande formellement à l’Assemblée nationale d’autoriser les poursuites contre le ministre Mutamba devant les juridictions compétentes. Le Parlement se retrouve ainsi face à un dilemme majeur : accéder à la requête de la justice et répondre à l’exigence de transparence, ou protéger l’un des siens, au risque d’alimenter davantage le sentiment d’impunité qui mine la confiance de la population. Une affaire déjà contestée Il convient de rappeler que l’autorisation accordée au procureur pour instruire ce dossier avait déjà suscité de vives critiques. Certains dans l’opinion publique considèrent que Mutamba serait victime d’un acharnement politique, notamment en raison de sa volonté affichée de réformer le système judiciaire. L’affaire est désormais entre les mains de l’Assemblée. Sa décision sera scrutée de près. Wait and see…

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