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RDC : à la suite de « l’attitude ambiguë » de Kabila, le gouvernement suspend le PPRD


RDC : à la suite de « l’attitude ambiguë » de Kabila, le gouvernement suspend le PPRD Le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), formation politique de l’ancien président Joseph Kabila, est suspendu de toute activité sur le territoire national. L’annonce a été faite ce samedi 19 avril par le ministère de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières à travers un communiqué officiel signé par le Vice-Premier ministre, Shabani Lukoo Bihango J. Cette décision intervient dans un climat politique tendu, marqué par le retour inattendu de Joseph Kabila sur le territoire national. L’ancien chef de l’État serait arrivé le 18 avril et aurait passé la nuit à Goma, selon plusieurs sources, bien que des témoignages contradictoires le situent brièvement au Rwanda. Ses proches affirment qu’il revient « comme ambassadeur de paix », réfutant toute implication dans la rébellion armée. Mais à Kinshasa, les autorités accusent ouvertement l’ex-président de soutenir tacitement les mouvements armés actifs dans l’Est, notamment le M23/AFC, soutenu par le Rwanda. Le ministère dénonce « l’attitude ambiguë » de Joseph Kabila, sénateur à vie et autorité morale du PPRD, pour son silence face à ce qu’il qualifie d’agression rwandaise. Le communiqué regrette l’absence de condamnation publique de sa part malgré l’occupation d’une portion du territoire national, notamment la ville stratégique de Goma. Pour les autorités, ce silence équivaut à une complicité. Elles pointent du doigt un « activisme avéré » de l’ancien président dans un contexte de guerre, en violation des lois encadrant l’activité politique et le statut des anciens chefs d’État. La suspension du PPRD s’appuie sur les articles 29, 30 et 31b de la loi n°04/002 du 15 mars 2004, tandis que les faits reprochés à Joseph Kabila violent, selon le ministère, l’article 6 de cette loi ainsi que l’article 5 de celle encadrant les privilèges des ex-présidents. Vers des poursuites judiciaires ? Le gouvernement annonce également la saisine du parquet près la Cour constitutionnelle pour que les faits soient examinés par la justice. Une procédure qui pourrait marquer un tournant décisif dans les relations entre l’ancien et l’actuel pouvoir. Pendant ce temps, l’ex-première dame, Marie-Olive Lembe, dénonce ce qu’elle considère comme des manœuvres d’intimidation. Elle accuse les services de renseignement d’avoir perquisitionné illégalement une résidence familiale à Limete, emportant plusieurs biens. Des faits qui, pour elle, traduisent une volonté de harcèlement. Le retour de Joseph Kabila sur la scène nationale pourrait rebattre les cartes du jeu politique à un moment critique pour l’unité du pays. Pour le gouvernement, cette présence est loin d’être anodine. La suspension du PPRD apparaît ainsi comme un signal fort : l’État ne tolérera aucune porosité entre les milieux politiques et les groupes armés. Le ministère appelle enfin l’ensemble des partis à œuvrer pour la paix, la souveraineté et l’intégrité du territoire national.

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