RDC : Jean-Marc Kabund, un élément gênant dans la famille présidentielle ?
« Mbok’elengi », disent les Kinois (habitants de Kinshasa, NDLR), pour désigner le caractère mystérieux de la vie dans la société congolaise. En vrai, il ne passe pas une semaine, sans qu’il y ait une histoire qui fait jaser la toile, de surcroît défrayer la chronique.
Pas plus tard qu’il y a quelques jours, un bout de phrase du Chef de l’Etat Félix Tshisekedi à Lodja, alors en échange avec la population, a été commenté par plusieurs et a donné lieu aux multiples interprétations. « Mboka esi ekufa », avait-il dit, entendez « le pays est déjà mort ».
Il a fallu qu’une autre histoire à raconter surgisse, pour qu’on oublie finalement les propos du Chef de l’Etat. Cette fois, c’est l’affaire opposant des policiers commis à la garde de Jean-Marc Kabund, Premier vice-président de l’Assemblée nationale aux gardes républicains.
La guerre déclarée entre la police et la garde républicaine
Tout est parti d’un malentendu entre les policiers, gardes du président a.i de l’UDPS et un élément de la garde républicaine, assurant la sécurité d’Agnès Tshisekedi, sœur du président de la République.
Nous sommes mardi 11 janvier 2022, à la hauteur de l’arrêt Baramoto sur le boulevard poids lourds. La population a assisté à une scène telle que les policiers ont brutalisé et désarmé le seul élément de la GR.
Pour cause, la Range Rover immatriculée 4873AA24 de la sœur Tshisekedi à bord de laquelle se trouvait ce militaire, roulait à sens contraire, jusqu’à croiser le cortège de Jean-Marc Kabund. La scène filmée, la vidéo a fait le tour des réseaux sociaux, commenté dans tous les sens.
Certains, qualifiant d’incivique le comportement du chauffeur d’Agnès Tshisekedi qui a pris le sens contraire, donnent raison aux gardes de Kabund. Pour d’autres par contre, une telle humiliation subie par un élément de la garde républicaine n’est pas tolérable. Il ne fallait pas en arriver là.
Climat de méfiance entre Kabund et la famille Tshisekedi
À la suite de cet incident, le haut commandement de la garde républicaine organise une expédition chez Kabund, affirme une source.
La soirée de mercredi 12 janvier, une cinquantaine d’éléments de la garde républicaine, lourdement armés, débarquent à la résidence du Vice-président de l’Assemblée nationale. La garde de Kabund résiste pour un premier temps. Il s’en suit alors un échange de tirs. Les militaires réussissent à neutraliser les policiers, saccagent, au passage, la résidence de Kabund.
De qui est l’ordre d’attaquer la résidence de Kabund ?
Telle est la question que d’aucuns se posent. « Kabund n'est pas n'importe qui. Il est président du parti présidentiel et vice-président de l'Assemblée nationale. Une personne puissante au sein de l'Union Sacrée et l'UDPS. Les éléments de la GR ne peuvent pas aller saccager sa maison sans le feu vert de quelqu'un de puissant », pense Michael Tshibangu, l’un des conseillers de Moise Katumbi.
Une autre source confie qu’après avoir vu son garde menacé et sa voir subir quelques casses, Agnès Tshisekedi aurait téléphoné à son frère, Félix, qui est à Lilongwe (Malawi) au sommet de la SADC. Et la « haute hiérarchie », apprend-on de la même source, a ordonné l’arrestation de ces policiers, sans dire si c’est Félix Tshisekedi cette « hiérarchie ».
Une chose est certaine, Kabund et ses gardes ne sont pas à leur premier forfait contre la famille du Chef de l’Etat. Il y a quelques mois, toujours sur Poids lourds, la même garde de Kabund avait troué les pneus d’un pick-up qui gênait la circulation… C’était au fait, la Jeep de Maman Marthe Kasalu, mère du Chef de l’État.
Kabund, gêne-t-il les Tshisekedi ? L’avenir nous en dira plus.
LV
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