RDC : Jules Alingete interpellé à l'Assemblée nationale
L'inspecteur général des finances, Jules Alingete, est interpellé à l'Assemblée nationale. Dans sa lettre déposée jeudi 28 avril au bureau de la chambre basse du Parlement, le député Jackson Ausse, l'invite à s'expliquer sur ses "propos extrêmement graves" affirmant qu'il n'y a pas de guerre dans l'Est de la République démocratique du Congo.
En effet, lors de son intervention devant des investisseurs américains à la première édition du North Southern Investment Forum, Jules Alingete a déclaré que «le Congo n’est pas un pays en guerre ».
Pour Jackson Ausse, cette déclaration est "fallacieuse et injuste".
Le patron de l'Inspection générale des finances (IGF) doit fournir des explications aux élus nationaux, conformément aux dispositions de l'article 193 du Règlement Intérieur de la Chambre Basse du Parlement qui stipule que : « Le député qui se propose d’interpeller le Gouvernement, ses membres, les gestionnaires des entreprises publiques, des établissements ou des services publics, fait connaître au Bureau de l’Assemblée nationale l’objet de son interpellation par une déclaration écrite [ndlr] »
Les propos de Alingete sont de nature à jeter en pâture les efforts jusque-là fournis par les FARDC pour la restauration de la paix dans la partie Est du pays, estime l'auteur de l'interprétation.
Dire qu'il n'y a pas de guerre en RDC, «c'est de l'injure envers la population du Congo. C'est du sabotage et du crachat sur la mémoire des milliers de victimes qui tombent chaque jour», se désole Jackson Ausse.
Et de s'interroger: s'il n'y a pas guerre en RDC, qu'est-ce que la MONUSCO fait en RDC jusqu'à présent ? S'il n'y a pas guerre en RDC, pourquoi les provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu sont dirigées par les autorités militaires ? S'il n'y a pas guerre en RDC, qui a tué des milliers de congolais à l'Est de la République ? Le décompte va au-delà de 1 million de personnes tuées depuis les années 60. S'il n'y a pas guerre, qui a fait déplacer plus de 4 millions de Congolais ?
Faisant partie de la délégation congolaise composée de délégués de la Présidence de la République, des ministres des Transports, des Affaires foncières et de l’Agriculture ainsi que des entreprises publiques, le patron de l’Inspection Générale des Finances (IGF) voulait rassurer les investisseurs que la République démocratique du Congo est un pays viable sur les plans du climat des affaires, politique et sécuritaire.
Pour ce faire, il a affirmé que la fiscalité congolaise n’est plus écrasante grâce aux profondes reformes menées et que les avancées enregistrées dans la lutte contre la corruption constituent un gage de sécurité pour les investissements.
Cependant, abordant la question de la sécurité, Jules Alingete à déclaré que :
« Le Congo n’est pas un pays en guerre, il est vrai que le Congo connait un petit problème d’insécurité mais cette insécurité se place à plus de 2500 km des institutions de la République, et qu’il s’agit en fait des groupes armés qui opèrent à la frontière de notre pays avec le Rwanda, une frontière riche en minerais particulièrement au Nord, mais il ne s’agit pas d’une situation de guerre et cette insécurité est actuellement maîtrisée et quand vous arrivez à Kinshasa ou à Lubumbashi, vous serez étonnés de ne rien voir de ce que vous suivez dans les images comme insécurité au Congo ».
Domi
Laissez-nous un message