RDC : le Sénat de Bahati sur la liste des institutions mafieuses
Félix Tshisekedi s’est donné un défi pour ce mandat : détricoter la mafia qui a élu domicile dans les institutions publiques et l’armée. Sur cette liste, le Chef de l’Etat classe le Sénat. Il a promis, lors de sa visite à Bunia, de mettre aussi fin aux magouilles dans la Chambre haute du Parlement.
« Il s’est développé la mafia dans l’armée, dans nos institutions, on l’a vu récemment au Sénat (…) Il faut détricoter cela, patiemment », a-t-il déclaré.
Le Président de la République fustige le rejet du réquisitoire de la Cour constitutionnelle par le Sénat pour obtenir la levée des immunités parlementaires de Matata Ponyo et Ida Kamonji, ancien Directeur général de Bukanga Lonzo. Il avait, d’ailleurs, lors d’une rencontre, demandé aux sénateurs membres de l’Union sacrée de ne pas empêcher la justice de faire son travail. C’était après le premier rejet de la requête de la même instance judiciaire.
Malheureusement, le même Sénat, malgré la demande de Félix Tshisekedi, a refusé pour la deuxième fois de lever les immunités de l’ancien Premier ministre, poursuivi pour détournement des deniers publics destinés au parc agro-industriel de Bukanga Lonzo. Il est soupçonné, selon le rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) publié après les enquêtes menées sur place, d’être l’auteur « intellectuel » de la débâcle du projet Bukanga Lonzo.
Matata Ponyo avait su convaincre ses collègues sénateurs lors de la dernière plénière statuant sur la requête du Procureur général près la Cour constitutionnelle sollicitant sa levée des immunités. 49 sénateurs contre 46 avaient ont rejeté le réquisitoire de la Haute Cour.
Le responsable de l’université Mapon, à Kindu, rejette toutes les allégations portées contre lui. Il estime que la justice est instrumentalisée et politisée. C’est ce qui avait justifié son retour à Kinshasa après avoir interrompu son séjour à l’étranger pour, disait-il, affronter cette même justice.
L’Assemblée nationale a, de son côté, autorisé l’ouverture de l’instruction judiciaire contre les députés Louise Munga et René Lumbu Kyala, pour leur supposée implication dans l’affaire Parc Agro-industriel de Bukanga Lonzo.
Dans une interview accordée à Jeune Afrique, l’ancien président Joseph Kabila avait déclaré : « Je ne suis pas un prophète, mais si, par je ne sais quelle magie, une nouvelle majorité naît des cendres du FCC, un ou deux mois après, l’opinion dira que ces députés coûtent trop cher à la République et qu’ils doivent repartir d’où ils sont venus ».
Face aux réalités, peut-on conclure que Kabila avait raison ? Le cours des événements nous en dira plus…
Dieumerci Kalewu
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