Félix Tshisekedi le président de la RDC/ photo droits tierces

RDC : Tshisekedi annoncé à Lubumbashi pour clôturer la Table Ronde interprovinciale Katanga-Kasaï


RDC : Tshisekedi annoncé à Lubumbashi pour clôturer la Table  Ronde interprovinciale Katanga-Kasaï 

Le Président de la République est annoncé à Lubumbashi, chef-lieu du Haut-Katanga, ce mercredi 27 avril 2022. Il va présider la clôture de la Table Ronde interprovinciale Katanga-Kasaï qui rassemble les notables et forces vives de ces deux espaces.

Placée sous le thème : « L'exode rural face au développement des provinces », cette table ronde a été ouverte, vendredi dernier, par le Premier Ministre Jean-Michel Sama Lukonde.

Les participants à ces travaux estiment que cette rencontre offre l’opportunité à ces deux communautés de se dire de vérités afin de trouver des solutions durables aux problèmes qui les divisent dans le but de faciliter la cohabitation pacifique.

Comme le montre du Loch Ness, il refait régulièrement son apparition. A différentes périodes tendues de la vie politique congolaise, le conflit entre Katangais et Kasaïens a ressurgi, depuis quelques mois, il a réapparu, principalement sur les réseaux sociaux, mais de manière assez soutenue pour susciter l’inquiétude.

En effet, à la suite d'une recrudescence des paroles tribales tenues par certaines opinions de la région Katangaise, le Chef de l'Etat avait échangé, le 15 Avril dernier, avec une quarantaine de députés nationaux élus de l'ancienne province du Katanga, autour de la migration des populations des provinces du Kasaï. À cette occasion, il avait exhorté ces élus à gérer cette situation dans le strict respect des lois et de la préservation de l'unité nationale.

UNE PARTIE DU KATANGA RATTACHÉE AU KASAÏ EN 1933

D'après La Libre Afrique.be, la rivalité Katangais-Kasaïens est en effet liée au nombre de « Kasaïens » dans la région du cuivre. Leur présence remonte à la période coloniale. Aux débuts de la colonisation belge (qui commence en 1908), le Congo n’avait que quatre provinces: le Katanga, la Province orientale, l’Équateur et le Congo-Kasaï. Le district du Lomami faisait alors partie du Katanga, dont il était la région la plus peuplée (51% de la population totale du Katanga en 1927, selon les Rapports aux Chambres 1927-1958).

C’est dans territoire qu’a été recrutée la main-d’œuvre pour les mines du Haut-Katanga, sous-peuplé, en particulier dans cinq territoires, d’où venaient 91% des recrues entre 1923 et 1930. Or, ces cinq territoires furent rattachés à la province du Kasaï à sa création en 1933. Une partie de ceux que l’on appelle aujourd’hui « Kasaïens » au Katanga sont donc les descendants d’anciens Katangais.

À ceux-là se sont ajoutés les descendants de travailleurs recrutés par l’Union minière du Haut-Katanga (ancêtre de la Gécamines) au Kasaï: leur proportion est passée de 9,7% des recrutements en 1943 à 38% en 1954, avant de diminuer. Alors que ces travailleurs migrants rentraient chez eux au bout d’un an, bientôt la politique minière fut de les fixer au Katanga en leur construisant des maisons dans des centres extra-coutumiers, puis de faire de même avec les retraités afin que leur famille fournisse la main-d’œuvre nécessaire. Peu à peu, les Kasaïens ont constitué une importante fraction de la population au Katanga, en particulier dans les villes industrielles.

C’est ainsi que les élections de 1957 virent des Kasaïens élus à la tête de 3 des 4 communes d’Elisabethville (Lubumbashi), le quatrième étant Kivutien. Lorsque Tshombe déclara la sécession katangaise, en 1960, une chasse à l’homme fut déclenchée contre ses adversaires politiques, qui aboutit à la création, en 1961, d’un camp, protégé par l’Onu, qui abritait de 50.000 à 100.000 personnes, à 40% des Kasaïens et à 25% des Lubakats (Lubas du Katanga), hostiles à la sécession.

LA GRANDE MISÈRE DU KASAÏ

Il y a encore eu des mouvements migratoires du Kasaï vers le Katanga dans les années 70. À l’époque, Mobutu entendait créer un sentiment national pour vaincre le tribalisme et le régionalisme, entretenus sous la colonie au nom du « diviser pour régner ». Il ne nommait donc jamais un originaire à la tête des entités administratives.

Lorsque le pays lui imposa le multipartisme, dans les années 90, il renversa sa politique pour éviter que le pays s’unisse contre lui – comme le firent avant lui les colons. Et il y eut les pogroms anti-Kasaïens de 1992-93, encouragés par le gouverneur de la province, le Katangais Gabriel Kyungu, après la rupture politique entre les opposants Jean Nguz a Karl-I-Bond, Katangais, et Etienne Tshisekedi, Kasaïen du Kasaï; ces pogroms firent de 50.000 à 100.000 morts, selon Médecins sans Frontières, et de 600.000 à 800.000 expulsés.

En raison de la misère noire dans laquelle les présidents Mobutu et Kabila père et fils ont laissé le Kasaï, nombre de Kasaïens du Katanga sont revenus. Peu à peu, ils ont été suivis par de nombreux « shégués » (enfants des rues et jeunes adultes sans emploi) ne connaissant pas le Katanga mais espérant trouver un avenir dans une région plus riche, où ils arrivent grâce au train. Interrogée par La Libre Afrique.be, une source industrielle européenne précise: « Mon expérience personnelle au Katanga est que les Kasaïens sont souvent les meilleurs, les plus dynamiques. Mais ils ont tendance à écraser les autres ».

Le Chef de l'État Félix Tshisekedi et son premier Ministre qui se sont engagés à prêcher la Paix et le vivre ensemble entre les deux communautés congolaises, arriveront-ils à leurs fins ?

Domi

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