Conseil de sécurité

Retrait de la Monusco : Washington alerte sur les conséquences que Kinshasa "n'est pas capable" de maîtriser


Retrait de la Monusco : Washington alerte sur les conséquences que Kinshasa "n'est pas capable" de maîtriser 

Les USA s'inquiètent des appels croissants du Gouvernement de la RDC en faveur d’un retrait de la Monusco. Son ambassadeur auprès de l'ONU, Robert A. Wood, dans des propos rapportés par l'ONU le lundi, doute des engagements de Kinshasa.

"En cas de retrait précipité, nous verrions la CODECO et d’autres groupes armés redoubler d’activités, il y aurait davantage de massacres et la crise humanitaire s’aggraverait encore, du fait notamment des violences sexuelles et autres", a prévenu le diplomate américain.

A l'en croire, il y a un large consensus sur le fait que le Gouvernement de RDC n'aura pas rempli les objectifs qu'il a acceptés comme étant les conditions minimales pour un retrait de la Monusco d'ici fin 2023.

Pour Robert A. Wood, un retrait précipité de la Monusco créerait probablement un vide sécuritaire que les autorités de l'État ne sont pas capables de remplir, avec des effets dévastateurs sur les populations les plus vulnérables de la région".

De son côté, le Gouvernement ne cesse de répéter régulièrement son vœu de voir la Monusco partir et il y travaille. Lors d'un récent briefing entre Patrick Muyaya porte-parole du Gouvernement et Bintou Keita, Muyaya avait invité l'opinion à ne pas rester figer sur les dates.

Patrick Muyaya a promis la montée en puissance de l'armée congolaise au départ de la Monusco. D'après lui, le Gouvernement travaille pour équiper les FARDC afin de leur permettre de bien accomplir leur mission régalienne.

Félix Tshisekedi avait instruit le Gouvernement de diligenter une réunion avec la Monusco en vue de “réévaluer le plan de son retrait convenu en vertu de la résolution du Conseil de sécurité”. 

Cette injonction de Tshisekedi était consécutive aux manifestations contre la Monusco il y a près d’une année au Nord-Kivu et au Sud-Kivu ainsi que la fusillade au poste frontière de Kasindi impliquant les casques bleus. Ces manifestations avaient fait dans l’ensemble près de 40 morts en une semaine.

En décembre 2022, l'ONU avait à nouveau prolongé d'un an cette mission, l'une des plus importantes et plus coûteuses de l'ONU au monde, présente en RDC depuis 1999 (sous le nom de Monuc jusqu'en 2010). Mais le Conseil de sécurité de l'ONU avait également demandé au secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres de présenter en juillet des "options" pour la reconfiguration de la mission.

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