Révision de la Constitution : Tshisekedi annonce la création d'une commission nationale en 2025 Le Président de la République, Félix Tshisekedi, a annoncé ce mercredi, depuis Kisangani, la mise en place d'une commission nationale en 2025, chargée d'élaborer une nouvelle Constitution. Cette déclaration a été faite lors d'un meeting populaire dans la capitale de la province de la Tshopo. Cette commission nationale veut réunir les dignes fils du pays de tous les secteurs. Selon le Chef de l'État, l'actuelle Constitution ne correspond plus aux enjeux actuels du pays. « Cette Constitution a été rédigée à l'étranger. C'est une copie conforme d'un autre pays qui ne tient pas compte des spécificités de la RDC », a-t-il affirmé en lingala, illustrant comment les Assemblées provinciales freinent le développement des provinces en raison de nombreuses manœuvres politiciennes. Cependant, Félix Tshisekedi a précisé que la révision de la Constitution n'est pas une urgence immédiate, tout en mettant en garde contre les tentatives de l'opposition de manipuler l'opinion publique à ce sujet. « Attention aux opposants qui veulent exploiter cette situation », a-t-il averti, en les accusant de collusion avec des puissances étrangères, notamment le Rwanda, pour déstabiliser la RDC. Sur le terrain, l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), le parti présidentiel, a déjà entamé une campagne en faveur de la révision constitutionnelle. Les porte-paroles de l'UDPS multiplient les sorties médiatiques, affirmant que la Constitution de 2006 est désormais obsolète et doit être ajustée aux défis actuels. Toutefois, l'opposition rejette catégoriquement cette initiative. Elle questionne les véritables motivations de cette révision, rappelant que la Constitution en vigueur a permis la première alternance pacifique et démocratique de l'histoire du pays. Les opposants congolais considèrent cette démarche comme une tentative de Félix Tshisekedi de prolonger son séjour au pouvoir. Le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), dirigé par l'ex-président Joseph Kabila, se montre intransigeant sur la question. Ferdinand Kambere, secrétaire permanent adjoint du PPRD, a déclaré, la semaine dernière, sur les ondes de la DW : « C'est inacceptable. Ils manœuvrent pour laisser l'impunité régner partout. Il y a de l'insécurité dans tout le pays, et ils veulent nous parler de révision constitutionnelle. Cela ne passera pas. L'article 220 est clair, il n'autorise pas un mandat présidentiel de plus de cinq ans. » À noter que les autres partis de l'Union sacrée, la coalition politique ayant soutenu la candidature de Félix Tshisekedi lors des dernières élections, n'ont pas encore officiellement rejoint l'UDPS dans cette campagne pour la révision de la Constitution.
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