Session de septembre : des priorités qui attendent les parlementaires avant l'examen du budget (Garry Kande)
Les parlementaires ont regagné le chemin de l’hémicycle ce mercredi 15 septembre 2021. Cette session est essentiellement budgétaire. Garry Kande, expert en questions économiques, estime qu’il y a plusieurs questions qui doivent être abordées durant cette session avant l’examen de l’avant-projet de la loi des Finances.
Pour lui, « les députés ont une tâche cruciale à accomplir, celle de contrôler le Gouvernement par la reddition des comptes. Par cet exercice, le gouvernement devra, d’après Garry Kande, expliquer comment le budget de l'exercice passé a été réalisé tant en recettes qu'en dépenses ».
Déjà, le ministère du Budget a publié un rapport sur l'état du suivi budgétaire. La Présidence, la Primature, les ministères de l'EPST et des Finances ont connu des dépassements budgétaires. À la Présidence par exemple, cela est évalué à plus de 125 % depuis le début de l'année.
À en croire Garry Kande, les députés devront s'assurer si leurs recommandations ont été bel et bien respectées dans l'utilisation des fonds de l'Etat.
« Il faudrait que le Parlement, autorité budgétaire, veille à la rationalisation des dépenses publiques. Les dépassements budgétaires sont possibles, mais ils doivent être justifiés. C'est pourquoi j'ai parlé au début de la reddition des comptes. C'est pendant cet exercice qu'une lumière sera faite sur ces dépassements. Et le Parlement doit être en mesure de sanctionner », avertit Kande.
Et de poursuivre : « À ce jour, les rémunérations et frais de fonctionnement dépassent 70 % des recettes de l'Etat. Avec cette situation, comment espérer investir et financer des secteurs porteurs de croissance ou espérer un développement ? Je ne pense pas. Il faut prendre des mesures fortes sur la réduction du train de vie des institutions, car c'est inacceptable ».
Cet expert ajoute sur cette liste, « le contrôle parlementaire sur certaines questions liées au quotidien du peuple notamment en ce qui concerne la redevance RAM ».
« C'est après avoir fait cet exercice que les députés pourront bien examiner le budget de l'exercice prochain », suggère-t-il.
Par ailleurs, pour Garry Kande, l’avant-projet de la loi des Finances adoptée lors du dernier Conseil des ministres est réaliste. Tout dépend, selon lui, du respect des contrats de performances signés par les régies financières.
« Ce budget est réaliste. Déjà, les régies financières ont accru leurs niveaux de mobilisation. En juillet dernier, elles ont signé des contrats de performances avec le ministère des Finances en visant des recettes de l'ordre de 5,2 milliards pour 2021 au lieu de 4,5 milliards initialement prévu. Et si d'autres secteurs accroissent aussi leurs recettes, je pense qu'attendre ce budget est largement possible », a-t-il évoqué.
Garry Kande reste optimiste quant à l’atteinte des objectifs que le Gouvernement s’est fixé dans ce projet. Il s’agit notamment de l’organisation des élections et l’identification de la population.
« Tout est question de volonté politique et de rationalité dans la gestion des fonds publics. Les trois défis majeurs pour le gouvernement sont la sécurité avec les opérations dans l'Est de la RDC, le recensement et les élections. Pour le recensement, le budget tourne autour de 600 millions de $ selon le ministre Mwando. Il reste maintenant à connaître ce qui devra être mobilisé pour les élections. Mais avec la volonté et le sérieux que mettra le gouvernement, je pense que c'est possible », a précisé l’expert.
Pour rappel, le Gouvernement a adopté, en Conseil des ministres du 10 septembre 2021, un avant-projet de loi de Finances qui s’équilibre en recettes et en dépenses à 20.682,6 milliards de FC (10,3 milliards USD) pour l’exercice 2022, soit un taux d’accroissement de 41,5 % par rapport au budget en cours de 2021 chiffré à 14.620,5 milliards.
Dieumerci Kalewu
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