Signature de paix entre la RDC et le Rwanda : le Front Anti-Dialogue salue une victoire diplomatique, mais reste méfiant Le Front Anti-Dialogue (FAD) a salué, dans une déclaration officielle, les efforts du Président de la République et du Gouvernement congolais ayant conduit à la signature, ce jeudi 4 décembre 2025 à Washington, d’un accord de paix entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda, sous la médiation du président américain Donald Trump. Lors d’un point de presse tenu vendredi 5 décembre à Kinshasa, le FAD a reconnu une avancée diplomatique majeure, estimant que cet accord acte, pour la première fois au niveau international, une reconnaissance formelle du rôle du Rwanda dans l’instabilité de la région. Malgré cette évolution, le mouvement reste fidèle à sa ligne dure et estime qu’aucun accord, aucune cérémonie ni aucun geste diplomatique ne suffit à effacer la duplicité du Rwanda dans le non-respect de ses engagements. Il appelle donc à une vigilance accrue, considérant l’Accord de Washington comme un outil juridique et diplomatique, mais non comme une garantie automatique de paix. Pour le Front Anti-Dialogue, l’accord contribue également à clarifier la distinction entre politique interne et politique extérieure. Il affirme que l’intégrité territoriale relève de la souveraineté nationale, que l’agression étrangère concerne la défense nationale et qu’un conflit extraterritorial ne peut être résolu par un dialogue politique interne. Le coordonnateur national du FAD, le doctorant Dieudonné Nkishi Kazadi, également président du parti École Congo Positif, soutient qu’aucune négociation entre acteurs politiques congolais ne peut régler un problème dont la source se situe hors des frontières du pays. « Toute tentative de présenter un “dialogue national” comme solution à une agression extérieure revient à diluer les responsabilités, offrir une couverture politique à l’agresseur et neutraliser la riposte nationale », écrit-il. Revenant sur les appels au dialogue lancés par la CENCO, l’ECC et certains acteurs politiques, le Front Anti-Dialogue dit respecter le rôle moral des Églises mais estime que leurs recommandations ne tiennent pas compte de la nature interétatique du conflit. Il considère que ces initiatives risquent de créer une confusion dangereuse entre paix interne et agression extérieure, et d’ouvrir la voie à des processus de décrispation politique tels que grâces présidentielles, amnisties de fait ou arrangements, qui, dans l’histoire récente de la RDC, ont davantage servi à blanchir les criminels et à recomposer les élites au détriment du peuple. Depuis l’an 2000, rappelle le mouvement, les dialogues successifs n’ont produit que des partages de postes, des compromissions et un affaiblissement des institutions, sans jamais déboucher sur une paix durable. Le peuple congolais, constate-t-il, en a payé le prix. Le FAD rappelle aussi que la Constitution consacre la souveraineté du peuple (article 5) et fait de la protection de l’intégrité territoriale et de la défense de la Nation des obligations fondamentales pour les institutions comme pour les citoyens. Aucun accord, aucune pression internationale, aucun processus politique ne peut, selon lui, soustraire le peuple à son devoir de se défendre, de refuser toute capitulation, d’exiger vérité, justice et sécurité, et de soutenir les FARDC ainsi que les patriotes Wazalendo mobilisés pour la défense du territoire. En conclusion, le Front Anti-Dialogue clarifie sa position en deux axes : il salue les efforts diplomatiques du Président de la République et de son Gouvernement, qui ont permis de lever toute ambiguïté quant à la nature du conflit et d’amener le Rwanda à reconnaître officiellement son implication dans la déstabilisation de l’Est du pays. Mais il dit ne fonder aucune confiance sur la bonne foi de Kigali dans la mise en œuvre loyale de l’accord, estimant que l’histoire impose vigilance, fermeté et préparation constante à la défense du territoire. Crispin Phocas MAYIMBU








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