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Goma : Le gel de l’aide américaine et le pillage des installations de la MONUSCO exacerbent la crise humanitaire


Goma : Le gel de l’aide américaine et le pillage des installations de la MONUSCO exacerbent la crise humanitaire La situation à Goma, au Nord-Kivu, est devenue de plus en plus critique, à alerté Bruno Lemarquis, Coordinateur humanitaire de l’ONU en RDC selon une dépêche de l’ONU de ce mercredi 12 février. La ville, occupée depuis fin janvier par les combattants du M23, fait face à des violences incessantes, des déplacements massifs de population, et une insécurité croissante. Cependant, cette crise, à l’en croire, se trouve aujourd’hui aggravée par deux facteurs majeurs : le gel de l’aide américaine et le pillage des installations humanitaires de la MONUSCO. Le gel de l’aide américaine : un coup dur pour les opérations humanitaires Depuis l’annonce de la suspension de l’aide étrangère par le président américain Donald Trump, le 20 janvier 2025, les opérations humanitaires en RDC ont été gravement perturbées. Cette décision a frappé de plein fouet un pays qui dépendait de l’aide américaine pour près de 70 % de ses actions humanitaires. En conséquence, de nombreuses missions des Nations Unies et des ONG internationales se retrouvent à l’arrêt, ou gravement limitées. Bruno Lemarquis, Coordinateur humanitaire de l’ONU en RDC, a exprimé son inquiétude face à cette situation, soulignant que le gel de l’aide avait interrompu plusieurs programmes cruciaux pour les populations affectées par le conflit. Le retard dans l’acheminement de l’aide alimentaire, des médicaments et des fournitures de secours a exacerbé les souffrances des Congolais, alors que les combats s’intensifient et que la situation sanitaire à Goma se détériore. Le choléra et le mpox (variole simienne) sont des menaces constantes dans la ville, déjà frappée par une crise alimentaire due à l’augmentation des prix des denrées de première nécessité. Des installations humanitaires pillées En parallèle, le pillage des installations de la MONUSCO a eu des conséquences dramatiques sur les efforts de secours. Les violences des derniers jours ont vu des dizaines de tonnes de matériel d’aide être perdues, notamment dans le cadre des pillages qui ont ciblé les stocks des Nations Unies et des ONG. Ces pertes matérielles, chiffrées en millions de dollars, sont un revers majeur dans la lutte pour apporter une aide d’urgence à la population de Goma. Les installations de la MONUSCO, qui jouent un rôle central dans la gestion de la crise humanitaire, ont elles aussi été affectées. Des vêtements et des uniformes militaires ont été retrouvés jetés devant l’une des bases de l’organisation, une scène qui témoigne des tensions croissantes entre la population locale et les forces de maintien de la paix. La mission de l’ONU, déjà fragilisée par l’insécurité persistante, peine à fournir une assistance adéquate. En particulier, l’aéroport de Goma, essentiel pour l’acheminement de l’aide, reste fermé en raison des combats, rendant impossible l’évacuation des blessés graves et le transport des équipes humanitaires. Les répercussions sur la population de Goma Pour les habitants de Goma, la situation reste extrêmement précaire. Le manque d’accès à l’eau potable et aux soins médicaux, ainsi que les coupures d’électricité, rendent la vie quotidienne de plus en plus difficile. Les hôpitaux de la ville sont submergés par les blessés, et la mortalité liée aux épidémies de choléra et de maladies liées à l’insalubrité pourrait exploser dans les jours à venir. La reprise des écoles le 10 février a apporté un léger soulagement, mais de nombreux enseignants se trouvent dans une situation incertaine, notamment sous le contrôle du M23. Les autorités locales et les ONG s’efforcent de maintenir les services essentiels, mais ces efforts sont entravés par les conditions de sécurité et le manque de moyens. L’un des plus grands défis reste la fermeture de l’aéroport de Goma, qui empêche l’acheminement de l’aide humanitaire. Si cette situation perdure, les efforts de secours risquent de se retrouver dans une impasse. Bruno Lemarquis a appelé toutes les parties en conflit à œuvrer pour rouvrir cet aéroport et permettre ainsi la reprise des vols humanitaires. « Nous avons besoin de l’accès à Goma pour sauver des vies », a-t-il souligné.

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