Affrontements FARDC - M23 : la société civile du Nord-Kivu saisit le président de la République
La situation reste tendue dans le territoire de Rutshuru au Nord-Kivu, où des intenses combats opposant les FARDC aux rebelles du Mouvement du 23 Mars (M23) se poursuivent.
Tristement touchée par cette situation qui remet à nouveau le quotidien de la population locale en péril, la Société civile de la province du Nord-Kivu, par le biais de son président John Banyene, interpelle le président de la République, Félix Antoine Tshisekedi.
Dans un communiqué de presse dont une copie nous est parvenue, la société civile du Nord-Kivu invite le président de la République et le chef d'État-major des FARDC à organiser une mission d'urgence dans la province du Nord-Kivu, pour réorganiser les troupes et augmenter les effectifs militaires afin de faire face aux attaques répétitives et meurtrières du M23.
Cependant, cette structure citoyenne note un faible intéressement à la résurgence du M23 qui s'illustre par des attaques contre les positions des FARDC et l'occupation des villages dans le territoire de Rutshuru avec possibilité de s'étendre dans le territoire de Nyiragongo.
En outre, la société civile forces vives du Nord-Kivu affirme reposer ses affirmations sur les faits ci-après :
- Dans la nuit du 24 au 25 janvier 2022, les combats du M23 ont dirigé des attaques contre les positions des FARDC, au niveau de Rumangabo qui ont causé des dégâts humains ;
- Présentement, les mêmes assaillants du M23 occupent les villages de Nyesisi, Ngugo, Ruhanga et Gikari et la population locale prend refuge à la paroisse de Rugari, Rugari-Centre, Rutshuru-Centre et les autres vers la ville de Goma.
Aux heures matinales de ce mercredi 26 Janvier 2022, la circulation sur la route nationale 4 (RN°4) a été timide et parfois émaillée par des interruptions momentanées.
Devant cette situation macabre, la société civile forces vives du Nord-Kivu recommande au président de la RD Congo ce qui suit :
- Organiser dans l'urgence une mission de travail au Nord-Kivu avec le chef-d'État major général, afin de palper la réalité régionale;
- Déployer des effectifs militaires conséquents bien formés et équipés d'étouffer dans l'œuf cette aventure meurtrière du M23
- Réactiver le mécanisme de suivi de l'accord cadre d'Addis-Abeba pour rappeler aux parties prenantes leurs engagements pris de bonne foi.
Au gouverneur militaire, le lieutenant-général Constant Ndima de :
- Mettre en place un cadre de concertation entre la société civile et le Gouvernement militaire afin de réaliser une identification concertée des rôles de toutes les parties prenantes à la sécurité pendant l'état de siège ;
- Affecter les moyens logistiques entre civils et les forces loyalistes pour la réussite des opérations militaires.
Depuis plusieurs années maintenant, le Mouvement du 23 Mars (M23) continue de faire parler de lui suite à ses multiples attaques et le contrôle des localités dans le territoire de Rutshuru au Nord-Kivu. Les FARDC avaient indiqué que ces combattants provenaient du Rwanda.
Dans le compte rendu de la 35ème réunion du conseil de Ministres du vendredi 7 janvier dernier, le Ministre de la Défense nationale et Anciens combattants avait indiqué que, "dans le territoire de Rutshuru, des dispositions sont prises pour étouffer toute tentative d'attaque des groupes armés, particulièrement les résidus du M23 et d'autres groupes armés complices".
Pour mémoire, c'est vers le mois d'octobre 2019, que la RDC et le Rwanda avaient convenu des modalités de rapatriement des combattants de l'ex-M23 vivant dans ce dernier pays. Malgré le rapprochement entre Kinshasa et Kigali, cette mesure peine à être mise en œuvre. De quoi continuer de faire peser la menace dans la province du Nord-Kivu, où l'état de siège est en vigueur depuis le 6 mai 2021.
Cedrick Sadiki Mbala
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