Cessez-le-feu du M23 : entre piège et diversion
Les rebelles du M23, dans un communiqué du mardi 7 mars, annoncent prendre acte du cessez-le-feu tel que décidé lors de récents sommets des chefs d'Etat sous-régionaux à Bujumbura (Burundi), Nairobi (Kenya) ou encore Addis-Abeba (Ethiopie).
Cette annonce est faite après une réunion entre la délégation du président angolais et les responsables du M23, le 3 mars dernier.
Les rebelles soutenus par Paul Kagame exigent un dialogue direct avec Kinshasa.
"Conformément aux résultats des consultations entre le M23 et le président Lourenço tenues à Luanda, et aux décisions prises lors de différents sommets régionaux, tous destinés à trouver une solution pacifique au conflit en cours dans l'Est de la RDC, le M23 déclare un cessez-le-feu effectif qui entre en vigueur ce mardi 7 mars 2023 à 12h afin d'ouvrir la voie du dialogue direct avec le gouvernement congolais", lit-on dans ledit communiqué, tout en promettant de réagir en cas d'attaques de l'armée congolaise.
Cependant, au Nord-Kivu, les combats se sont poursuivis, le même mardi dans le territoire de Masisi malgré la déclaration d’une cessation des hostilités émise par les rebelles du M23 depuis la mi-journée.
Les sources locales affirment que les rebelles ont reconquis ce matin une autre localité vers le nord de Sake. Le porte-parole des FARDC dans cette province dit ne pas reconnaître ce cessez-le-feu, alors que les combats se poursuivent.
Kinshasa avait déjà révélé les conditions avant de dialoguer avec les rebelles du M23, lors du briefing hebdomadaire le 11 novembre 2022.
« Pour nous, les conditions sont les suivantes, il faut que le M23 cesse ses activités criminelles, il faut qu’il se retire des localités occupées, il faut que nos compatriotes qui ont été chassés reviennent à leurs domiciles et il faut que cesse tout soutien aux groupes armés et dans le cas d’espèce au M23 et nous ne changerons pas cette conditionalité », précisait le ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula.
C'est la raison pour laquelle le M23 n'avait pas été convié à la table des négociations de Nairobi III.
Jusqu'à ce jour, le M23 occupe plusieurs localités dans le territoire de Rutshuru, Nyiragongo et Masisi, dans le Nord-Kivu.
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